Nice
La diversification, nouveau fil conducteur du groupe Barbotto
Nice # Événementiel # Investissement

La diversification, nouveau fil conducteur du groupe Barbotto

S'abonner

Acteur historique du transport de voyageurs dans les Alpes-Maritimes, le groupe niçois Barbotto s’est ouvert ces dernières années au tourisme, à la restauration et à l’événementiel. Et pour l’entreprise familiale, la diversification n’est pas près de s’arrêter là.

Jessica Barbotto est la directrice générale du groupe éponyme. Son père, Thierry, en est le président — Photo : DR

Le groupe Barbotto (70 collaborateurs, CA 2021 : 7 M€) n’est pas du genre à faire parler de lui. Son développement et sa croissance se sont toujours faits dans la discrétion. Son histoire s’écrit pourtant depuis plus de quatre-vingt-dix ans et la création de la société de transport.

9 millions d’euros investis dans le bio GNV

Le 8 septembre dernier, sur le parking de son siège situé dans le quartier Pasteur à l’est de Nice, l’entreprise inaugurait en grande pompe sa station d’avitaillement de bus en gaz bio GNV. Prestataires de la Métropole et de la Régie Lignes d’Azur, les élus locaux, le maire Christian Estrosi en tête, étaient invités et un ruban tricolore symboliquement coupé, comme il se doit lors de ces cérémonies.
L’événement était d’importance. Deux ans de travail ont été nécessaires pour voir aboutir le projet qui marque le début d’une transition énergétique ambitieuse. L’entreprise y a investi près de 9 millions d’euros : 5 millions d’euros dans la station elle-même et 4 millions pour la vingtaine de véhicules correspondant, roulant au biogaz (lire par ailleurs).

Mais si cette journée avait une saveur particulière, c’est aussi parce qu’elle représentait une grande première dans l’histoire du groupe Barbotto. "Organiser un événement comme celui-ci, c’est complètement nouveau pour nous. Nous n’avons pas l’habitude de communiquer. Si on a mis 90 ans pour le faire, ce n’est pas pour rien. Tout le monde travaille dur et nous n’aimons pas trop nous exposer. Nous avançons discrètement, sans les tambours ni les trompettes de la communication. Question de nature, de pudeur", concède Jessica Barbotto, la directrice générale qui se dit aussi presque gênée de parler de "groupe", préférant la définition d’entreprise familiale. "Je connais le nom de chacun de mes collaborateurs. On est loin de l’image du grand groupe."
*Stricto sensu, Barbotto est pourtant bien un groupe, sans rien de péjoratif à cela, qui abrite deux sociétés de transport, son cœur de métier : TANP, pour Transport Automobile Nice Plan du Var, et STVE, Société De Transport de la Vallée de l’Estéron. La première a été créée par Félix Barbotto, l’arrière-grand-père de Jessica, en 1929. La seconde en 1957. La flotte d’une cinquantaine de bus assure essentiellement des lignes régulières (voyageurs ou scolaires) pour le compte de la métropole niçoise ou de la région Sud avec ses lignes Zou. Le transport touristique ne représente que 30 % de l’activité. Du moins à ce jour car les choses sont appelées à évoluer.

2023, année de l’événementiel

Thierry Barbotto, est le président du groupe, la troisième génération à la barre. Jessica, sa fille, n’était pas prédestinée à reprendre le flambeau et incarner la génération suivante. Et pourtant… "Mon premier métier est la restauration dans laquelle j’ai exercé pendant dix ans. J’ai mis du temps à m’apercevoir que j’avais le transport dans le sang. J’ai toujours baigné là-dedans." Pour autant, bien que l’univers lui soit familier, la pression liée à son exercice est lourde. Trop lourde pour se cantonner à ce seul secteur. "Les activités de transport sont soumises à des marchés publics et la concurrence est très forte, explique la jeune femme. C’est très motivant pour toutes les équipes, mais c’est une remise en cause du travail et de la pérennité de l’entreprise et des emplois tous les quatre ans. C’est un stress qui me met mal à l’aise. Et puis nous étions attirés par d’autres secteurs. Mon père avait déjà réfléchi à se diversifier avant mon arrivée, mais les choses se sont accélérées depuis."
Du transport de voyageurs aux voyages, il n’y avait qu’un pas que le groupe a franchi en créant une agence dédiée. Heaven Travel (5 salariés) a ouvert ses portes dans le centre-ville de Nice, début 2020 juste avant le confinement. Elle est spécialisée dans les voyages sur-mesure et le réceptif et propose également des voyages d’affaires, "le tout axé sur un service haut de gamme". Quelques mois plus tôt et quelques mètres plus loin, le groupe Barbotto avait déjà ouvert un restaurant bistronomique.

Prochaine étape de la diversification : l’événementiel. Le groupe niçois a acquis, pour un montant qu’il ne dévoile pas, une ancienne bastide provençale à Bargemon dans le Var en cours de restauration pour pouvoir accueillir dès 2023 réceptions, séminaires, concerts et autres mariages. "Nous travaillons sur cette nouvelle branche d’activité depuis un an. La bastide pourra être mise à disposition de l’agence de voyages. Nous sommes dans la continuité. L’accueil du client reste le dénominateur commun de tous nos métiers." Avant même l’acquisition de ces lieux, Barbotto avait créé Something Supplies, une société dédiée à la création, la production, la diffusion et la promotion de manifestations et spectacles. Le premier concert a été organisé cet été à la Maison de l’Étudiant à Nice.

15 recrutements en trois ans

Si toutes ces nouvelles activités sont récentes, la croissance est là. Le groupe, dont le chiffre d’affaires devrait atteindre les 8 millions d’euros en 2022, a recruté une quinzaine de personnes ces trois dernières années parmi lesquelles un directeur de la performance. L’effectif global atteint désormais près de 70 personnes, dont plus de la moitié sont des conducteurs de bus. Là encore, les choses devraient évoluer. "Le transport ne restera peut-être pas le cœur de notre activité mais il demeurera car il s’agit de l’entreprise de ma famille. L’objectif est de développer tout le reste, sans jamais baisser notre niveau de service."
Dans quel secteur le groupe Barbotto marquera-t-il ensuite son empreinte ? Pour l’heure, les projets sont encore à l’état de réflexion mais ils s’inscriront vraisemblablement "autour du virtuel", selon la dirigeante. "On se renseigne sur les NFT, sur le metavers. Cela représente un budget, sans compter qu’il s’agit littéralement d’un autre monde. Comment y entrer et surtout pour y faire quoi ? Nous y réfléchissons et nous avons de belles idées."

Nice # Événementiel # Restauration # Transport # Tourisme # Services # Investissement