
En intégrant à son capital le fonds Idia Capital Investissement, ainsi que trois autres filiales du Crédit Agricole (*), le groupe Amarenco (121 salariés en France, CA 2019 : 40 M€) se dote de nouveaux moyens pour sa croissance. L’opération apporte au producteur d’électricité photovoltaïque, dont le siège social est en Irlande mais la base opérationnelle à Lagrave dans le Tarn, 15 millions d’euros pour financer son développement.
« Le secteur des énergies renouvelables est gourmand en capital : nous finançons nos opérations à hauteur de 20 % de fonds propres, le reste étant supporté par la dette, explique Olivier Carré, PDG d’Amarenco France. Nous espérons d’ailleurs boucler une seconde levée d’ici la fin de l’année. » L'objectif est d'atteindre 50 millions d'euros de fonds propres supplémentaires en 2020. En complément, le groupe prévoit la mise en place d’une ligne de financement de 100 millions d’euros, pour concrétiser son plan de croissances externes.
Diversification géographique
Cet apport de cash doit soutenir une stratégie de diversification à la fois géographique et industrielle. Comme beaucoup d’acteurs du photovoltaïque, Amarenco s’est d’abord développé dans la moitié sud de la métropole et les DOM-TOM, où les installations photovoltaïques atteignent leur meilleur rendement. Le groupe, qui gère aujourd’hui 1 200 sites pour une puissance de 230 MW, souhaite étendre sa couverture dans le nord de l’Hexagone et poursuivre son implantation outre-mer, comme il l’a fait en février en intégrant le capital de Créole Énergie Solaire.
En parallèle Amarenco est sur le point de renforcer son maillage dans le sud-est avec le rachat programmé d’un producteur indépendant solaire. Déjà actif à Oman et Singapour, ainsi qu'en Irlande, le groupe veut aussi renforcer ses positions à l'international.
Plus de centrales au sol
Sur le plan industriel, la diversification prend deux axes. « Notre développement s’est fait sur la production photovoltaïque en toiture, un segment où nous sommes leader en France. Nous allons étoffer notre offre sur les centrales au sol, que ce soit sur des terrains nus, en ombrières de parking ou sur des plans d’eau », précise Olivier Carré.

Amarenco veut aussi asseoir ses expertises sur le stockage, un enjeu crucial pour les installations de grosse puissance. Le groupe s’intéresse notamment aux approches mécaniques (stockage par hydrogène ou par pompage) en complément des approches par batteries, qui connaissent des développements constants. « Nous restons en veille technologique pour optimiser la rentabilité de nos centrales. Nous renforçons aussi nos compétences sur les systèmes de contrôle des batteries (BMS) et de gestion de l’énergie (EMS), qui permettent de réinjecter l’électricité dans les réseaux au meilleur moment », résume Olivier Carré.
Coronavirus : rester prudent
Avec un carnet de commandes de 18 mois, Amarenco voit son avenir avec sérénité. La feuille de route est d’amener la société sur des effectifs compris entre 150 et 200 personnes, moyennant une croissance annuelle de 30 à 40 % sur les prochains exercices. La crise du coronavirus incite cependant à rester prudent, reconnaît Olivier Carré : « Nous ne pousserons pas les frais fixes pour faire du développement à tout prix. Personne ne sait comment le marché va réagir dans les prochains mois, ou si les mesures de soutien public pourront être maintenues. »
(*) Sofilaro, Grand Sud-Ouest Capital et Nord-Midi Pyrénées Développement.