Depuis septembre, la start-up nantaise HelioRec (8 salariés, 200 000€ de CA), a installé un démonstrateur de son concept de centrale solaire flottante dans le 6e bassin du port de commerce de Brest. Avec ses 247 m2 et sa capacité de production de 25 kW, elle devrait générer 18,5 MW/an d’énergie propre, soit l’équivalent de la consommation de trois appartements ou d’une maison. Entièrement modulaire, ce système permet notamment de s’insérer dans de petits espaces portuaires inutilisables pour la navigation.
Pour Heliorec, qui a déjà mené des tests à plus petite échelle dans le port danois d’Odense, c’est l’occasion de tester son concept dans un environnement plus difficile, les marnages allant jusqu’à 7 mètres dans cette zone du port par ailleurs exposée à des vents forts et à des vagues importantes.
Un projet modulable et 100 % européen
Un projet à 50 000 euros mené en partenariat avec la Société Portuaire Brest Bretagne (SPBB) et soutenu par la Région et l’Union Européenne dans le cadre du projet interreg DIOL en faveur de la décarbonation des ports. Mais ce n’est pas là la seule dimension européenne de ce projet. Conçu par Polina Vasilenko, ingénieure et PDG d’HelioRec, ce système comprend en effet 48 flotteurs composés de plastique en partie recyclé et moulés en Estonie, et 48 panneaux solaires fabriqués en Slovénie. L’onduleur provient quant à lui d’Allemagne. La structure est ancrée à des blocs de bétons auxquels elle est amarrée grâce à des systèmes d’amarrage achetés auprès de fournisseurs locaux à Brest.
Une réponse innovante aux besoinsen électricité verte des ports et de l’éolien offshore
Pour la SPBB, ce projet fait partie d’une stratégie de décarbonation plus vaste, qui passe par le développement d’énergies renouvelables (éolien, offshore et solaire), ou bas carbone (bio-GNL, bio fuels et hydrogène). "Le test du prototype d’HelioRec s’inscrit dans cette priorité, comme une réponse innovante aux besoins croissants des ports et des industriels de l’éolien offshore en énergie électrique verte", explique Christophe Chabert, président du directoire de la SPBB. "Par ailleurs, Brest, avec ses conditions météorologies et hydrographiques complexes, est un site idéal pour démontrer le potentiel de cette technologie".
