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En Gironde, un viticulteur sur trois se déclare en difficulté
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En Gironde, un viticulteur sur trois se déclare en difficulté

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Le vignoble bordelais en pleine crise. Un viticulteur sur trois dit connaître des difficultés économiques, d'après une enquête de la Chambre d'Agriculture de la Gironde. Un grand nombre d'entre eux pense même jeter l'éponge.

Manifestation de viticulteurs à Bordeaux en décembre 2022 — Photo : Romain Béteille

La chambre d’agriculture de la Gironde a délivré les résultats de l’enquête sur la crise viticole, commandée par la cellule de crise mise en place par la préfecture à la suite d’une première manifestation des viticulteurs à Bordeaux en décembre 2022. L’interprofession a récemment été reçue par le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, qui a annoncé un volet de mesures à hauteur de 160 millions d’euros au niveau national.

Plus d’un tiers des viticulteurs en difficulté

Localement, l’enquête révèle sans conteste l’étendue de la crise, en dénombrant ainsi 1 372 exploitants qui se déclarent en difficulté économique, sur les 3 880 exploitations viticoles que compte le département. Ils représentent ainsi un total de 35 000 hectares de vignes, soit 26 hectares par exploitation en moyenne.

10 % de ces viticulteurs sont déjà engagés dans un règlement amiable, un mandat ad hoc ou une procédure collective (redressement, liquidation…), précise la chambre consulaire. Les appellations situées dans le Blayais, le Libournais et l’Entre-Deux Mers seraient les secteurs les plus concernés.

23 % veulent arrêter leur activité

Parmi les répondants, 23 % de ceux qui se trouvent en difficulté souhaitent arrêter totalement leur activité agricole et viticole (sachant que 32 % d’entre eux ont une autre production), soit un total de 333 viticulteurs. 98 % d’entre eux n’ont aucun repreneur, leur âge moyen est de 60 ans et ils pilotent des exploitations d’une taille moyenne de 19 hectares (6 400 hectares au total). 70,3 % (soit plus de 900 viticulteurs) envisagent de poursuivre une activité.

Du côté des propriétaires bailleurs, sur 131 réponses, 47,3 % des fermages ne sont pas payés, 31,3 % partiellement et 21,4 % entièrement. La majorité souhaite arrêter (52, soit 39,7 %) ou vendre (42, soit 31,1 %) tout ou partie de leur vignoble.

"Près de 300 envisagent de se diversifier", souligne l’enquête, notamment vers des productions arboricoles (oliviers, noisetiers sont cités), céréalières, de l’élevage ou encore, "plus marginalement", le maraîchage ou la culture du chanvre. 85 envisagent aussi de se diversifier dans l’agritourisme ou l’œnotourisme. Toutefois, l’enquête souligne que pour l’heure, aucun choix n’est arrêté.

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