Optis, PME toulonnaise éditrice de logiciels pour la conception de prototypes virtuels, est abonnée à la croissance. Depuis sa création il y a 27 ans, ses équipes grandissent chaque année. Elle emploie actuellement 200 personnes et une cinquantaine d'embauches sont encore programmées en 2016. Du côté du chiffre d'affaires, si son dirigeant fondateur Jacques Delacour ne le dévoile pas, il ne cache pas sa progression : « En 2015, l'entreprise a enregistré une croissance de 38 % et l'objectif, identique depuis la création et, jusqu'alors toujours atteint est de doubler le chiffre d'affaires et l'activité tous les trois ans », détaille Jacques Delacour. Le dirigeant a aussi réalisé son rêve : développer depuis la France des produits capables de se vendre dans le monde entier puisque ses solutions logicielles sont désormais utilisées comme outil de prise de décision par plus de 2.500 clients dans 50 pays, « parmi lesquels figurent les 500 plus grandes compagnies internationales ».
Croissances externes et partenariats
Pour grandir et engranger de la connaissance, Jacques Delacour a toujours massivement investi en R & D. « C'est à ce prix qu'Optis est devenue une référence dans la maîtrise de la physique de la lumière et la simulation de la perception humaine ». Pour aller encore plus vite, la PME a aussi multiplié ces dernières années les partenariats stratégiques et opérations de croissance externe. Dans un seul but : enrichir l'expérience utilisateur, révolutionner les processus de création en éliminant le stade de prototypage physique. Très récemment, Optis a ainsi noué une coopération industrielle avec le constructeur automobile Renault et une entreprise toulousaine, Oktal, qui fabrique des simulateurs de conduite immersifs. En connectant leurs technologies, ils ont mis au point VRXperience, une solution de simulation de conduite basée sur la physique immersive. En 2011, Optis réalise sa première acquisition avec SimplySim, expert du rendu, de la simulation et de la robotique ; en 2013, l'entreprise anglaise, Icona, apporte son savoir-faire pour améliorer la qualité perçue. En 2015, c'est au tour de Newscape et Genesis d'être reprises par Optis : la première est spécialiste française de la visualisation 3D complexe pour terminaux mobiles. La seconde, « est l'équivalent d'Optis dans le domaine de l'acoustique », confie Jacques Delacour. « Toutes ces acquisitions ont permis d'accélérer notre technologie, d'aller plus vite, d'intégrer de nouvelles compétences, d'apporter toujours plus de valeur à nos clients », complète Jacques Delacour.
La conquête de nouveaux marchés
Les technologies ainsi développées sont utilisées par de nombreux constructeurs, notamment dans l'automobile et les transports. La PME s'est aussi fait un nom dans le milieu des luminaires à Led. Demain, son dirigeant souhaite transformer l'essai dans le secteur de l'architecture pour lequel Optis a déjà travaillé sur des projets de grande ampleur. Il veut aussi s'afficher dans le milieu de l'optoélectronique : fabricants de casques de réalité virtuelle, de projecteurs vidéos, de capteurs divers et variés. Pour cela, Jacques Delacour annonce le lancement prochain de nouvelles technologies, notamment dans le Cloud. Il envisage aussi la possibilité de passer d'un modèle de licence vers un modèle à la demande. Enfin, il a renforcé sa présence à l'international en ouvrant fin 2015 sa neuvième filiale, à Mountain View, San Fancisco. « Cet investissement vise un double objectif : nous rapprocher des nouveaux constructeurs de véhicules électriques et autonomes, comme Google, mais aussi nous immerger dans un univers tourné vers l'avenir ». Cette implantation est aussi inscrite dans les gênes de la PME, qui réalise plus de 90 % de son chiffre d'affaires à l'international. « Nous avons toujours maintenu une politique d'investissement soutenue en dehors de nos frontières, via nos filiales. Elles sont au nombre de neuf aujourd'hui, en Europe, au Japon, en Chine aux États-Unis ». Les clients le lui rendent bien puisque bon nombre d'entre eux sont devenus des partenaires. « Nous avons renforcé notre savoir-faire, nous avons pris les tournants nécessaires, nous avons évolué avec notre temps. Nous facilitons désormais l'émergence de produits futurs », conclut Jacques Delacour.
