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Laval Virtual : "Organiser des événements virtuels est devenu un nouveau métier"
Interview Mayenne # Industrie

Laurent Chrétien directeur de Laval Virtual "Organiser des événements virtuels est devenu un nouveau métier"

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Il y a un an, Laval Virtual annulait son salon professionnel international consacré à la réalité virtuelle organisé chaque année en Mayenne. Quelques semaines plus tard, ses équipes créaient une réplique partielle du Laval Virtual, dans un univers 3D accessible en ligne. Le premier événement virtuel d'une longue série. Entretien avec Laurent Chrétien, son directeur.

Laurent Chrétien, directeur du salon professionnel international Laval Virtual depuis 1993 — Photo : Jean-Charles Druais

Après l’annulation du salon Laval Virtual 2020, vous avez créé une réplique virtuelle de l’événement. Depuis, votre équipe a dupliqué le concept pour d’autres, notamment pour le Salon nautique de Paris. S’agit-il d’une diversification temporaire en temps de Covid ou d’un nouveau métier ?

Laurent Chrétien : Après notre salon virtuel en avril 2020 (6 500 participants au Laval Virtual 2020, NDLR), nous avons d’abord effectué deux ou trois dépannages pour aider des organisateurs d'événements annulés à cause du confinement. Mais dès juin 2020, c’est devenu une vraie activité. Nous avons structuré une offre et bâti un business model autour de ça. L'organisation d’événements virtuels est devenue un nouveau métier. Quatorze personnes y consacrent leur temps actuellement. Notre effectif a presque doublé depuis un an, en partie grâce à cela. Il s’élève désormais à une quarantaine de salariés aujourd’hui.

Vous venez de signer un accord avec le Palais des Festivals et Congrès de Cannes, pour l’aider à concrétiser de nouveaux projets. Combien d’événements virtuels avez-vous créés jusqu’ici ?

Laurent Chrétien : Au total, 120 événements depuis un an en mélangeant toutes les prestations, de la petite conférence de quelques heures en comité restreint au grand salon réunissant plusieurs milliers de personnes. Cela regroupe aussi bien, pêle-mêle, des séminaires et formations d’entreprises, une présentation d'un directeur de Dassault Systèmes destinée à ses collaborateurs, les journées d’intégration et portes ouvertes d’écoles de commerce ou d’ingénieurs… Jusqu’au formidable symposium sur l’intelligence artificielle réalisé pour les ambassades de France et d’Allemagne au Japon, étalé sur cinq jours de tables rondes avec traduction simultanée. Sans parler du Virtual Nautic début 2021.

En quoi consiste votre prestation ? Vous proposez toujours un univers s’appuyant sur la plateforme 3D du californien VirBella ?

Laurent Chrétien : Principalement. Mais d’autres plateformes sont en train d’émerger. On répond aujourd'hui à des besoins différents, comme par exemple de pouvoir accéder à des univers en ligne sans avoir à installer une application sur son ordinateur. Concrètement, notre équipe s’occupe de la logistique de l’événement, aide à concevoir et dimensionner l’univers, à choisir les bons espaces, forme les personnes clés à l’usage de la plateforme, met à disposition des hôtes et hôtesses d’accueil, des modérateurs de tables rondes… On offre même une prestation de caméraman virtuel pour filmer ce qui se passe dans ce monde peuplé d’avatars.

L’annulation du Laval Virtual 2020 représentait 1,5 million d’euros de rentrées d’argent en moins sur un budget de 3 millions. La nouvelle activité a-t-elle aidé à encaisser ce choc ?

Laurent Chrétien : Cette activité ajoutée à l’essor du département "conseil et services" aux entreprises, qui réalise des missions de veille, d'ingénierie, formation, etc., a permis de compenser en partie seulement l’annulation. Nos salons physiques de Laval, de Qingdao en Chine et d’Amsterdam aux Pays Bas, ont tous été annulés l’an dernier. Au final, notre budget 2020 affiche un déficit d’environ 100 000 euros, en sachant toutefois qu’on tablait sur -400 000 euros au départ. Cette année, ce budget devrait être à l’équilibre. Il devrait même croître pour atteindre 3,5 millions d’euros.

La 23e édition du Laval Virtual se déroulera du 7 au 9 juillet 2021. L’événement aura-t-il lieu à la fois en réel et en virtuel ? Combien de visiteurs attendez-vous comparé aux 18 000 personnes accueillies en 2019 ?

Laurent Chrétien : Nous parions sur un événement "comodal" cette année, avec une programmation spécifique pour la manifestation prévue à Laval et une autre pour les visiteurs virtuels. Certaines conférences ou encore la "virtual party" et ses concerts seront uniquement accessibles en ligne. D’autres événements comme la soirée de remise des prix seront ouverts à tous. Concernant la fréquentation, difficile de faire des pronostics. Nous espérons réunir environ 11 000 visiteurs cumulés, à Laval et dans notre univers virtuel.

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