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À Laval, le pari gagnant de la réalité virtuelle
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À Laval, le pari gagnant de la réalité virtuelle

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Petite ville rurale au cœur de la Mayenne, rien ne prédestinait Laval à devenir une capitale de la réalité virtuelle et augmentée. Elle fait aujourd’hui éclore de nombreuses start-up dans ce domaine. Comment ?

Petite ville rurale au cœur de la Mayenne, Laval a réussi à devenir une capitale de la réalité virtuelle et augmentée — Photo : Clarte

Question attractivité, comment une petite ville de 50 000 habitants peut-elle se démarquer ? En Mayenne, les Lavallois ont tout simplement bâti une capitale de la réalité virtuelle… Un pari fou, qui démarre dans les années 90, sous l’impulsion de l’ancien maire et secrétaire d’État à la Recherche, François d’Aubert. "Au départ, il s’agissait de rendre le territoire plus attractif en misant sur une technologie émergente qui deviendrait un porte-drapeau de l’innovation en local ", explique Laurent Chrétien, directeur de Laval Virtual, qui organise le salon du même nom.

Les Lavallois s’appuient sur trois piliers créés entre 1996 et 1999 : une technopole, le laboratoire Clarté, doté d’un des premiers cubes immersifs de réalité virtuelle en Europe, un salon professionnel réunissant la communauté de la réalité virtuelle. Rapidement, des grands comptes débarquent pour innover, de PSA à Naval Group en passant par Alstom. Les écoles déploient des formations spécifiques (Arts et Métiers, Esiea,…).

30 start-up et entreprises spécialisées

Vingt ans plus tard, Laval Virtual revendique 18 500 visiteurs du monde entier hors pandémie. L’association qui le pilote (40 salariés, 3,2 M€ de budget) organise aussi des salons en Hollande et en Chine. À la faveur de la crise sanitaire, elle a même conçu des événements virtuels en 3D, dont le Salon Nautique de Paris. L’écosystème lavallois s’enorgueillit d’héberger 30 start-up et entreprises établies sur sa technologie de prédilection. "Nous sommes forts sur le développement d’applications et services utilisant la réalité virtuelle", souligne Laurent Chrétien. Par exemple dans la formation avec Agogy (programmes anti-incendie) et HRV (conception de simulateurs pour former les dentistes). Ou encore dans le médical, avec L’Effet Papillon, qui plonge les patients dans des univers apaisants afin de réduire la douleur lors des actes médicaux. Une réussite. "Ceci dit, je pense qu’on aurait pu faire plus. On a sans doute raté un virage sur le hardware et le software, où les Lavallois sont moins présents", nuance toutefois Laurent Chrétien. Rien de dramatique pour autant. "Nous n’en sommes qu’au début du développement de ces technologies", rappelle le Mayennais.

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