Le numérique donne un peu d’air à l’événementiel
# Événementiel

Le numérique donne un peu d’air à l’événementiel

S'abonner

Employant 335 000 salariés, l’événementiel sera l’un des derniers secteurs à renouer avec l’activité. Affichant avant la crise plus de 5 % de croissance annuelle, il continuera d’être au point mort au moins jusqu’à l’automne. Seule timide éclaircie : la montée en puissance des événements numériques.

— Photo : Florent Godard

Pays de la Loire : Laval Virtual réussit le pari du salon virtuel

En avril, la 22e édition du salon professionnel de la réalité virtuelle de Laval est devenue virtuelle. Conférences et réunions business ont eu lieu en ligne : les différents temps forts ont pu se dérouler « presque » normalement. Pour ce faire, l’organisateur, l’association Laval Virtual, a créé un univers 3D dans lequel les visiteurs peuvent déambuler avec un avatar, un peu comme dans un jeu vidéo. Depuis leur ordinateur, les visiteurs échangent entre eux par messagerie instantanée ou de vive voix. Leur avatar est capable de lever le doigt pour poser une question à un conférencier, d’applaudir ou de jeter un regard perplexe… Originaires de 110 pays, 6 500 visiteurs assistent ainsi en ligne au Laval Virtual 2020. C’est certes trois fois moins que lors de l’édition 2019. Mais cela permet à l’association de maintenir un salon qui pèse près la moitié de ses trois millions d’euros de chiffre d’affaires. Fort de cette première plutôt réussie, l’association mayennaise envisage de décliner son concept pour les VR Days, un autre salon de la réalité virtuelle qu’elle organise aux Pays-Bas en fin d’année.

Grand Est : Auguste & Louise s’ouvrent de nouvelles perspectives

Quinze jours pour lancer un nouveau produit. C’est le challenge relevé pendant le confinement par l’agence de communication strasbourgeoise Auguste & Louise. Déjà organisatrice d’événements pour la CCI ou l’EM Strasbourg, la PME de 18 salariés a organisé son premier event 100 % digital, le Tik Talk. Pendant deux jours, devant 600 participants, les prises de paroles se sont enchaînées autour de la reprise de l’activité. L’agence alsacienne compte capitaliser sur ce galop d’essai en renforçant l’offre de sa cellule event.

Région Sud : Le digital ne sauve pas l’économie cannoise

Se tenant habituellement en parallèle du festival de Cannes, le Marché du film 2020 s’est déroulé fin juin en ligne. Avec ses stands virtuels, le rendez-vous réservé aux professionnels de l’industrie cinématographique est l’un des rares événements cannois à voir le jour durant l’épidémie. Si les organisateurs du Midem (musique) ou encore du Mipim (immobilier) mettent eux aussi en place des versions digitales de leurs événements, la vague d’annulations de congrès et de salons professionnels plombe l’économie de la deuxième destination d’affaires en France après Paris. Rien que pour les hôtels cannois, le manque à gagner est estimé à 200 millions d’euros entre mars et la mi-juillet.

Normandie : Une crise qui donne à réfléchir

Impossible de réunir début mars en Normandie plus de 300 cadres de Groupama Centre Manche. Mais l’épidémie de coronavirus n’a pas eu raison de la grand-messe de l’assureur. En seulement trois jours, sous l’impulsion de l’agence de communication sarthoise Machin Bidule, les discours deviennent des vidéos et les présentations PowerPoint des animations graphiques. Au final, 250 personnes participent au séminaire virtuel. Pour Ludovic Alvarez, codirigeant de Machin Bidule, le coronavirus doit amener les entreprises de l’event à s’interroger sur leur modèle et leur rapport au digital. « Nous avons transformé avec succès un séminaire d’une journée en un webinaire de deux heures. Cela prouve qu’il y a d’autres possibilités pour réunir les gens. Le contexte actuel donne à réfléchir sur notre capacité à bousculer nos plannings et à gagner en légèreté. »

# Événementiel