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Présidentielle 2022 : pour la patronne de Semin, "il faut supprimer les impôts de production"
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Présidentielle 2022 : pour la patronne de Semin, "il faut supprimer les impôts de production"

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À l’occasion de l’élection présidentielle, Le Journal des Entreprises donne la parole à la jeune génération d’entrepreneurs. Représentante de la sixième génération à la tête de l’ETI familiale mosellane Semin, Caroline Semin voudrait voir le prochain président français amplifier le mouvement de réindustrialisation, à condition d’alléger les impôts des entreprises.

Caroline Semin, dirigeante de l’ETI mosellane familiale Semin, plaide pour un allégement de charges sur les catégories de salaires supérieures et pas seulement sur les bas salaires — Photo : SEMIN

Le fabricant mosellan d’enduits et de colles pour le bâtiment Semin, basé à Kédange-sur-Canner, en Moselle, qui pèse 170 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 650 personnes, est dirigé par une trentenaire, Caroline Semin. La jeune dirigeante a profité des allégements des impôts de production décidés par le gouvernement Castex. "Mais il faudrait maintenant aller au bout de l’effort, de manière à supprimer totalement les impôts de production et pousser encore la réindustrialisation", estime Caroline Semin. Une mesure qui permettrait à son entreprise de devenir plus compétitive par rapport à d’autres pays, notamment européens.

Autre sujet sur lequel la dirigeante de Semin aimerait voir s’engager le prochain chef de l’État, celui du plafonnement des aides "de minimis". Mise en place par l’Union Européenne pour encadrer le fonctionnement des aides aux entreprises, cette règle prévoit qu’une même entreprise ne peut recevoir que 200 000 euros d’aides dites de minimis sur une période de trois exercices fiscaux. "C’est vraiment limitant dans les nouveaux projets d’investissement", affirme Caroline Semin, d’autant que son entreprise, qui rentre dans la catégorie des ETI, exploite "plusieurs sites sur le territoire" et que la règle s’applique à l’entité juridique globale. "Nous sommes bloqués dans notre développement industriel territorial", se désole la dirigeante.

Aider au recrutement de profils qualifiés

Pour poursuivre sa trajectoire de croissance, Semin est aujourd’hui à la recherche de talents : "Au-delà d’avoir un allégement de charges sur les bas salaires, il serait intéressant d’avoir des allégements également sur des catégories de salaires supérieures, parce que nous en avons besoin dans le cadre de la réindustrialisation", détaille Caroline Semin. "Nous sommes vraiment dans une phase de transition et, dans notre situation, nous avons besoin de structurer, d’organiser et donc de recruter des compétences, des talents pour poursuivre la croissance du groupe. Forcément, ça a un impact direct sur la masse salariale et le compte de résultat."

Consciente que le bâtiment est le deuxième secteur d’activité le plus émetteur de CO2 après le transport, soit 25 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, Caroline Semin imagine l’élargissement des dispositifs d’aide d’accompagnement fiscal des particuliers - à l’image de ce qui est fait pour les chaudières ou l’isolation - vers les matériaux de construction. "L’idée serait de tenir compte du bilan carbone du produit pour favoriser une fabrication en France, de sa composition à son cycle de vie complet", précise la dirigeante, pour ouvrir le droit à une réduction ou un crédit d’impôt. "Pour accélérer le développement de ces solutions d’avenir sur le marché, des aides fiscales pourraient permettre d’aller dans le bon sens et ainsi répondre à l’ambition de -50 % d'émissions de CO2 à horizon 2030 et neutralité carbone en 2050", plaide-t-elle.

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