L’exercice 2021 s’était achevé sur un résultat net qualifié "d’historique", à 64,2 millions d’euros. Un an plus tard, les dirigeants du Crédit Agricole Lorraine (1 400 salariés en Meurthe-et-Moselle, Moselle et Meuse) constatent avec satisfaction qu’ils ont su faire encore mieux : le résultat net de la banque pour l’exercice 2022 a atteint 69 millions d’euros, soit une croissance de 8 %. Le produit net bancaire suit la même trajectoire pour s’établir à 253 millions d’euros en 2022, contre 249 millions sur l’exercice précédent. "C'est dû à la hausse de l’activité de la banque, puisque nous avons limité la hausse de nos tarifs", souligne Jean-François Rinfray, le directeur général adjoint du Crédit Agricole Lorraine.
Présence sur le terrain
"Depuis 2021, nous commençons à récolter les fruits de notre stratégie visant à renforcer notre présence auprès des entreprises et des professionnels", se félicite Claude Vivenot, le président du Crédit Agricole Lorraine. Concrètement, la banque a produit 820 millions d’euros de crédits destinés à la clientèle professionnelle, soit une augmentation "de 25 % par rapport à l’exercice précédent", note Jean-François Rinfray. Sur le marché "entreprises", 330 millions d’euros de prêts ont été accordés : "Notre présence sur le terrain explique cette bonne dynamique", assure Laurent Cazelles, le directeur général du Crédit Agricole Lorraine. Sur le marché des particuliers, les équipes de la banque ont financé 8 800 prêts habitat, pour un total de 1,3 milliard d’euros contre 1,2 milliard d’euros sur l’année 2021.
Incertitudes liées au contexte
Pour autant, pas d’euphorie chez les dirigeants du Crédit Agricole Lorraine, qui anticipent un tassement de la production de crédits sur l’exercice 2023. Un "plafond", décrit par Claude Vivenot, dû à la hausse des taux décrétés par la Banque centrale européenne (BCE). "Nous avons été contraints de nous adapter très rapidement à un nouvel environnement", explique Laurent Cazelles, qui reconnaît que le robinet s’est fermé "brutalement" mais valide l’action de la BCE pour "juguler l’inflation".
Entre septembre et octobre, la banque lorraine a traversé une zone de turbulences : "Quand vous prêtez à 2 % et que vous vous refinancez à 4 %, derrière, vous faites des marges négatives", décrit le président du Crédit Agricole Lorraine. Aujourd’hui, Laurent Cazelles se plaît à rappeler que "la situation redevient normale : il n’était pas tout à fait sain de voir des taux négatifs sur les marchés", insiste le banquier.
Financement de la transition énergétique
Nullement inquiétés par la faillite de la Silicon Valley Bank ni par la débâcle du Crédit Suisse, les dirigeants de la caisse lorraine saluent les règles prudentielles organisant la supervision bancaire de l’Europe. "Notre niveau de fonds propres est supérieur à trois fois la norme", assure Jean-François Rinfray, qui veut désormais se tourner vers l’avenir en calquant sa stratégie sur celle de son groupe et contribuer au financement de la transition énergétique.
Le nouveau pacte sociétal du Crédit Agricole, adopté en décembre 2021, doit notamment permettre à la banque "d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050", à la fois sur sa propre empreinte carbone et sur ses portefeuilles d’investissement et de financement. Et la stratégie du groupe se décline localement : cinq caisses régionales du Crédit Agricole opérant dans l’Est - Alsace Vosges, Franche-Comté, Champagne-Bourgogne, Lorraine, Nord Est - ont lancé début février un nouveau fonds, baptisé "Carest TE" (pour Crédit Agricole Région Est Transition Énergétique), avec un objectif d’encours de 75 millions d’euros.
