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Gamestream déploie sa solution de cloud gaming à grande échelle en Inde
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Gamestream déploie sa solution de cloud gaming à grande échelle en Inde

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Start-up développant des solutions de jeux vidéo en streaming à destination du marché professionnel, Gamestream, basée à Paris et Nancy, va déployer sa technologie à l’échelle du sous-continent indien, soit un marché de 1,4 milliard de personnes. Une levée de fonds est en préparation pour encore accélérer.

Ivan Lebeau, cofondateur de Gamestream — Photo : Gamestream

Pour le PDG et cofondateur de Gamestream, Ivan Lebeau, l’Inde est le "dernier eldorado du jeu vidéo" : un marché gigantesque de 1,4 milliard de personnes, qui pèse pour l’instant à peine "10 % du marché chinois, pour une population similaire", détaille le dirigeant. C’est à ce potentiel de croissance phénoménal que la start-up Gamestream, opérant depuis Nancy et Paris, va s’attaquer en déployant, début 2023, sa solution de cloud gaming (jeu en streaming) pour les 440 millions d’abonnés de l’opérateur de télécommunications indien Jio.

Propriété du milliardaire indien Mukesh Ambani, patron du conglomérat Reliance Industries (CA : 100 Md$), Jio vient de dépasser en quelques années seulement les 1 000 milliards de roupies indiennes de chiffre d’affaires, soit plus de 11 milliards d’euros. Un développement vertigineux, qui a attiré Facebook et Google : les deux géants américains ont mis en 2020 respectivement 5,7 milliards et 4,5 milliards de dollars pour entrer à son capital.

Un marché gagné face à Google et Facebook

"Dans un pays où la majorité de la population peut difficilement s’offrir une console de jeux ou un ordinateur très puissant pour jouer, Mukesh Ambani a voulu donner accès aux jeux vidéo", décrit Ivan Lebeau. Mais 60 % de la population indienne est équipée de téléphones portables peu chers et pas assez puissants pour faire tourner un jeu basique. Jio a donc cherché une solution de streaming de jeux vidéo et mis en concurrence tous les acteurs, "y compris leurs actionnaires Google et Facebook", précise Ivan Lebeau. Au final, c’est la solution développée par Gamestream qui a été retenue. Lancé en bêta test depuis octobre 2022, le service a convaincu plus de 100 000 joueurs en deux mois. "C’est un gros succès et les retours sont excellents", se félicite le dirigeant nancéien.

Pour piloter le déploiement à l'échelle de l'ensemble des abonnés de Jio, puis de l'ensemble des utilisateurs d'un téléphone portable en Inde, auxquels le service sera aussi ouvert, une équipe de Nancy est partie contrôler l'installation de "plus de 800 serveurs dédiés", installés dans "une vingtaine de datacenters répartis dans toute l'Inde", détaille Ivan Lebeau.

Vers une nouvelle levée de fonds

Le dirigeant, qui préfère rester discret sur le chiffre d’affaires de son entreprise, travaille en parallèle de ce déploiement à une levée de fonds. En 2020, Gamestream avait bouclé un premier tour de table, en série A, pour un montant de 4,5 millions d’euros, avec une part de dettes et une part de capital. "Cette fois-ci, nous sommes en train de lever 5 millions d’euros, mais uniquement en capital", précise le PDG de Gamestream, qui emploie 48 personnes. "Nous sommes arrivés à un autre palier. Nous avons encore besoin d’argent pour accélérer."

Car les ambitions sont immenses. Après l’Inde, Gamestream veut concentrer son développement sur les pays émergents, soit l’ensemble de l’Afrique, certains pays d’Asie du Sud-Est et l’Amérique du Sud. "Quand vous prenez la totalité de ces pays émergents qui n’ont pas encore vraiment accès aux jeux vidéo, ça représente à peu près 3,5 milliards de personnes, soit quasiment la moitié de la population terrestre", calcule l'entrepreneur.

Modèle B to B to C

Concrètement, la start-up voit dans ces pays, où les réseaux de télécommunications à très haut débit ne sont pas encore déployés, l’opportunité de démontrer sa capacité à amener sur tous les terminaux, smartphone et télévision, des contenus vidéoludiques avec une bande passante limitée.

Confiant dans la croissance du secteur du cloud gaming, qui devrait peser 6,3 milliards de dollars en 2024 contre 1,5 milliard en 2021, Ivan Lebeau a accueilli l’annonce de la fermeture de Stadia, le service de cloud gaming de Google, sans la moindre crainte pour sa propre activité. "C’est un marché qui ne pardonne pas, dans lequel il faut avoir un ADN jeu vidéo", insiste le PDG de Gamestream, qui croit en sa stratégie : travailler le modèle du "B to B to C", dans lequel on s’adresse aux clients finaux à travers les clients professionnels. "Nous travaillons directement avec des opérateurs ou d’autres types de clients, les dépenses marketing sont partagées et nous pouvons toucher directement tout un cœur de cible, beaucoup plus familial", estime Ivan Lebeau. Il cherche aussi à travailler avec des éditeurs de jeux locaux pour compléter son catalogue de jeux disponibles.

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