Pour le groupe Lacroix, le 44 n’est pas seulement le département de son siège social. C’est aussi le pourcentage de progression de son chiffre d’affaires, qui grimpe de 501 millions d’euros en 2021, à 708 millions d’euros sur l’année 2022. Fournisseur de dispositifs électroniques aux entreprises et collectivités, l’ETI nantaise a également vu ses ventes progresser de 41 % cette année, portées par l’intégration réussie de l’entreprise américaine Firstronic dont la contribution annuelle ressort à 163 millions d’euros. "Notre stratégie est de plus en plus orientée vers le design et la fabrication de cartes électroniques, que ce soit pour le pilotage de divers bâtiments ou la gestion d’infrastructures environnementales critiques, comme des châteaux d’eau ou des réseaux de chaleur. C’est aujourd’hui le centre de gravité du groupe", témoigne Vincent Bedouin, PDG de Lacroix. En suivant cette logique, le groupe a dévoilé son intention de se séparer de son unité historique de panneaux de signalisation, qui ne présentait pas de synergie avec le reste des activités. Cette dernière, qui repose principalement sur une activité de transformation de métal, représente un chiffre d’affaires de 55 millions d’euros (8 % du total) et concerne 315 salariés à travers le site industriel de Saint-Herblain, trois filiales de distribution (La Réunion, Mayotte et Nouvelle-Calédonie), et une implantation en Espagne.
Plusieurs profils de repreneurs
L’entreprise, cotée en Bourse, ne communique pas sur les bénéfices de son unité signalisation. "Néanmoins, en 2022, la tonne d’aluminium est passée de 1 000 €, à plus de 4 000 €. Or, la structure des marchés publics n’est pas corrélée en temps réel aux prix des matériaux. Pour 2023, la tendance s’inverse avec un prix qui revient à la normale", estime Vincent Bedouin, qui met en avant l’expérience de son unité signalisation pour répondre aux appels d’offres publics, et livrer les collectivités. "Par exemple, les panneaux directionnels sont forcément faits sur-mesure car ils dépendent d’un lieu précis, et nous possédons pour cela un véritable savoir-faire", appuie le dirigeant. Pour le choix du repreneur, le groupe Lacroix est aujourd’hui dans une phase d’ouverture. "Il n’y a pas d’urgence. L’objectif est de céder l’unité dans le courant de l’année. Cela peut se faire avec plusieurs profils, des groupes français ou étranger, voire des fonds. Nous regarderons les projets de près car il faudra que le repreneur poursuive les investissements pour se diversifier avec de nouveaux produits", ajoute Vincent Bedouin.
Une expansion à l’international
Le groupe nantais, qui vise pour 2025 un chiffre d’affaires de plus de 800 millions d’euros, privilégiera pour sa part des investissements dans les cartes électroniques. "Par exemple pour les éclairages publics, nous développons des solutions afin d’éclairer les rues seulement lorsque c’est nécessaire, à l’aide de détecteurs de mouvement. C’est un marché qui explose", remarque le PDG. Du côté environnemental, Lacroix est en train de déployer une filiale commerciale en Arabie saoudite, après avoir remporté un marché autour de l’optimisation de la ressource en eau. Le groupe ambitionne également de poursuivre son expansion aux États-Unis… et cela se fera probablement via d’autres rachats de sociétés américaines, auquel le groupe nantais pourrait avoir pris goût après le succès de celui de Firstronic.
