Les perspectives de croissance motivent un vaste plan de recrutement de 370 collaborateurs pour le premier fabricant français de menuiserie K-Line, mais encore faut-il trouver les compétences dans un territoire, la Vendée et plus particulièrement les Herbiers, où elles se font rares au regard du faible taux de chômage.
Le fabricant de fenêtres, baies coulissantes et portes d’entrées sort renforcé d’une crise qui n’est pas encore totalement passée. La filiale du groupe vendéen Liébot clôturait 2021 avec un chiffre d’affaires en progression de 20 % pour s’établir à 428 millions d’euros. Avec les confinements et le télétravail, les particuliers "ont passé davantage de temps chez eux et ont pensé à leur intérieur, analyse le directeur général Olivier de Longeaux. Plus globalement, la période a été porteuse pour les marchés de la rénovation et de la construction, tout comme pour ceux des logements collectifs et du tertiaire".
120 collaborateurs à recruter au plus tôt
L’année aurait pu être meilleure sans plusieurs obstacles. Dont l’envolée des prix et la pénurie de matière première à partir de juin 2021, en premier lieu l’aluminium brut. Si la situation s’améliore depuis octobre, selon le dirigeant "nous n’en sommes pas encore sortis". Et de souligner que "grâce aux partenariats solides avec nos fournisseurs qui ont tout fait pour nous prévenir, nous avons pu nous organiser." Autre frein à l’activité en 2021, l’absentéisme lié au Covid.
L’an passé, 169 collaborateurs ont été embauchés, 80 aux Herbiers (où sont réunis sur cinq sites 1 400 des 1 750 salariés de K-Line) et 89 à Saint-Vulbas dans l’Ain (350 personnes). Cette dernière usine a connu une envolée de ses capacités de production de 60 % en 2021.
"Confiant pour l’avenir", Olivier de Longeaux annonce le recrutement "immédiat" de 120 collaborateurs. Cent postes sont à pourvoir sur les cinq sites des Herbiers (pilotes de machines, menuisiers qualifiés, opérateurs logistiques, caristes…), vingt à Saint-Vulbas (sensiblement les mêmes profils). "Ce sont des postes de travail à pénibilité réduite, souligne le dirigeant, il y a peu de charges, de manière générale, à porter." Et de préciser que K-Line "emploie 43 % de femmes."
Une septième usine programmée pour mi-2023
À compter de fin 2022, 250 emplois supplémentaires seront créés, cadres comme ouvriers. Ils répondent au lancement de la production de la septième usine de K-Line, programmée pour septembre 2023. D’une surface de 23 500 m² , située aux Herbiers où sa construction a débuté en septembre 2021, ce nouveau site sera dédié à l’activité tertiaire de l’entreprise (mairie, gymnases, maisons de santé…). "Les perspectives sont énormes, nous n’avons quasiment pas de part de marché sur ce segment", dévoile le directeur général. Le montant précis de l’investissement n’est pas connu, Olivier de Longeaux précisant toutefois qu’il sera supérieur à 20 millions d’euros.
K-Line fait appel à des partenaires comme Pôle Emploi mais aussi à de multiples canaux de communication pour convaincre de travailler pour lui. Aux Herbiers, le taux de chômage est historiquement bas, 4 %, et les entreprises du territoire, portées par la reprise, se concurrencent sur ce terrain du recrutement. "K-Line va concentrer ses recherches notamment en dehors de la communauté de communes des Herbiers afin de ne pas créer une tension supplémentaire dans un bassin d’emploi déjà très tendu", assure Olivier de Longeaux.
Mais un autre frein que le faible taux de chômage menace de ralentir les recrutements, frein au sujet duquel tous les dirigeants de Vendée tirent la sonnette d’alarme depuis des années : la pénurie de logements dans ce département. Et particulièrement dans la commune des Herbiers où le foncier se fait rare.