La coopérative laitière Sodiaal ferme un site en Loire-Atlantique et se renforce en Isère et dans le Nord
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La coopérative laitière Sodiaal ferme un site en Loire-Atlantique et se renforce en Isère et dans le Nord

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Frappée par la baisse des ventes de lait UHT et des ingrédients laitiers infantiles, la première coopérative laitière française, Sodiaal, projette de fermer deux usines d’ici 2023 : Campbon en Loire-Atlantique, supprimant 160 postes, et Saint-Martin-Belle-Roche, en Saône-et-Loire. D’autres emplois vont disparaître en Bretagne alors que les sites d’Isère et du Nord seront, eux, renforcés.

Sodiaal explique la suppression de 316 postes et la fermeture de deux sites dont celui de Campbon en Loire-Atlantique par notamment la baisse de consommation de lait UHT — Photo : Cyril Raineau

D’un côté, le verre à moitié plein : un plan de 600 millions d’euros d’investissement pour les cinq prochaines années pour Sodiaal, première coopérative laitière française et troisième en Europe (marques Candia, Yoplait etc). De l’autre, le verre à moitié vide : ce nouveau plan stratégique visant à "préserver l’équilibre économique de la coopérative" pourrait entraîner la suppression de 316 postes en CDI.

La laiterie de Campbon, en Loire-Atlantique, est la plus touchée : elle fermera définitivement ses portes en 2023. 160 postes seront supprimés sur ce site collectant 300 millions de litres de lait par an. Sa production sera transférée dans les usines d’Awoingt (Nord) et Vienne (Isère).

L’usine de Saint-Martin-Belle-Roche, en Saône-et-Loire, où est produit du lait infantile, est également condamnée (119 postes en CDI). Le site de Malestroit, dans le Morbihan, verra la fin des activités de séchage, entraînant la disparition de 12 postes, tout comme les sites de Montauban-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine avec l’arrêt des activités à destination infantile (5 postes en moins), Bénestroff en Moselle (10 postes) et Saint-Etienne dans la Loire (9 postes).

Une restructuration conséquence de la baisse de la consommation de lait

Sodiaal s’engage à "proposer à chacun des collaborateurs concernés au moins un emploi en interne dans le groupe, et le cas échéant de les accompagner dans une recherche extérieure. Des aides à la mobilité géographique seront proposées chaque fois que nécessaire."

La coopérative explique cette restructuration par "la baisse continue et structurelle de la consommation de lait UHT, d’une part, et la dégradation du marché des ingrédients laitiers infantiles (en particulier les poudres de lactosérum déminéralisées) dans le monde entier, et en particulier en Chine, d’autre part."

L’investissement de 600 millions d’euros, réparti entre 2022 et 2027, est tourné vers des marchés que la coopérative nomme "valorisés". Autrement dit, porteurs de croissance. Soit les fromages, les laits premium, le beurre, la crème et les produits laitiers frais. En outre, une partie de cet engagement, 150 millions d’euros, est orientée vers une "diversification et montée en gamme des ingrédients laitiers valorisés." Enfin, l’export est érigé en priorité "pour valoriser le lait des éleveurs."

Sodiaal, qui a réalisé 4,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, regroupe 17 600 sociétaires producteurs sur plus de 10 000 exploitations réparties dans 73 départements. Elle emploie près de 10 000 salariés. Damien Lacombe, producteur de lait dans l’Aveyron, en est le président.

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