On dénombre plus de 100 cabinets de recrutement dans la métropole nantaise, comment Hike Talent arrive à sortir du lot ?
Notre singularité première est d’être une entreprise engagée, une société à mission. Beaucoup de nos clients sont des entreprises à mission, comme Cetih ou Keran, ou déjà impliquées dans une démarche RSE comme les laboratoires Rivadis, Tipiak, Lisaqua, Kiplin ou Bernard Solfin. Nous avons un langage commun. Nous leur proposons des candidats en quête de sens qui, au-delà des compétences techniques, intègrent ces mêmes valeurs et les porteront au sein de l’entreprise. Nous sommes aussi là pour détecter les compétences qui relèvent du "savoir-être" comme la bienveillance, la capacité d’adaptation, l’esprit d’équipe… Nous ne sommes pas là juste pour trouver de bons CV. Nous recrutons aujourd'hui deux personnes au sein du cabinet (4 collaborateurs aujourd'hui). Notre ambition est de doubler notre chiffre d'affaires en 2023.
Vous adhérez au programme 1 % for the planet et reversez 1 % de votre chiffre d'affaires à une association investie dans le domaine de l'environnement. Vous faites également du recrutement pro bono (gratuit) pour des associations… La RSE est dans l’air du temps ?
Si nous sommes lauréat du réseau Entreprendre, c'est en partie grâce à notre prise en compte des enjeux RSE dans notre modèle. Il n’y a pas une seule entreprise qui ne s’interroge pas aujourd’hui sur ce sujet. Un dirigeant doit porter ce sujet et le faire porter dans tous les services. Un dirigeant qui n’intègre pas aujourd’hui une démarche RSE dans son modèle d’affaires vit dans une bulle et il prend même des risques.
Quel genre de risques ?
Le plus important, c’est de ne pas pouvoir recruter des talents et de ne pas pouvoir garder ceux qu’il a. Aujourd’hui, les candidats pour un poste posent des questions sur la démarche d’une entreprise pendant les entretiens de recrutement. Sur l’écologie, le bilan carbone, mais aussi sur l’engagement auprès d’associations, l’égalité des chances, l’organisation du travail, le bien-être, le télétravail, la semaine de 4 jours… Et la rémunération n’est pas accessoire. Dans la RSE, la notion de participation aux bénéfices, d’intéressement, d’actionnariat salarié est aussi présente.
Ces risques vont-ils au-delà de la recherche de candidats ?
C’est important en terme de marque employeur pour séduire des candidats, et en terme de marketing pour ses clients et fournisseurs. Mais c’est aussi important auprès des investisseurs potentiels ou des banques. Ces derniers considèrent aujourd’hui qu’une entreprise engagée dans la RSE est plus durable, donc plus sûre. Ils sont à la recherche de preuves de cet engagement.
L’engagement dans la RSE peut-il être vu comme un coût ?
Oui, mais c’est en réalité un investissement. La richesse d’une entreprise, sa réussite, c’est son capital humain. C’est une des leçons que je tire de mon expérience dans le domaine du recrutement. Un recrutement peut répondre à une problématique de l’instant, mais il assure surtout l’avenir de l’entreprise, son développement futur.
Quelle autre leçon tirez-vous de cette expérience ?
Je retiens que le marché n’est pas figé. Il faut sans cesse revoir sa stratégie RH à l'aune des besoins de son entreprise. De même, les aspirations des candidats changent aussi. Nous sommes passés d’une génération intéressée par les aspects financiers, puis à celle engagée dans des ONG, puis à celle qui veut entreprendre tout de suite et être indépendante… Enfin, en période de crise ou de difficultés, des entreprises choisissent de rogner sur leurs marges pour garder leurs salariés ou recruter, c’est-à-dire préparer l’avenir. C’est une excellente démarche.
