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"Ce Vendée Globe est une bouffée d'oxygène pour Maître Coq"
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Christophe Guyony directeur général du groupe Arrivé (Maître Coq) "Ce Vendée Globe est une bouffée d'oxygène pour Maître Coq"

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Il est aussi le grand gagnant du Vendée Globe 2020. Maître Coq, marque du vendéen Arrivé (filiale du groupe sarthois LDC), est le sponsor du skipper Yannick Bestaven, qui vient d’arriver en tête de la course à la voile autour du monde. Le Vendée Globe apporte un bol d’air au volailler vendéen qui a passé une année difficile à cause du Covid, explique son directeur général Christophe Guyony.

De gauche à droite : Christophe Guyony, directeur général de Maître Coq, Yannick Bestaven, skipper Maître Coq et vainqueur du Vendée Globe 2020 et Denis Lambert, PDG du groupe LDC — Photo : Jean-Marie Liot/Alea

Comment avez-vous vécu l’arrivée et la victoire de votre skipper Yannick Bestaven le 27 janvier aux Sables d'Olonne ?

C’était magique, on est allé à la rencontre de Yannick Bestaven en pleine nuit, en bateau. Il y avait des creux de deux mètres. Deviner les voiles au loin dans la nuit, le voir arriver, puis remonter le chenal avec les feux d’artifice, j’en avais des frissons. Ce sont des moments très intenses.

Quelle relation avez-vous avec Yannick Bestaven ?

On a beaucoup communiqué par WhatsApp, je le soutenais. Comme je ne dors pas beaucoup, cela m’arrivait d’envoyer des messages à 4 heures du matin. On s’est appelé au téléphone plusieurs fois, quand il avait des coups durs dans les mers du Sud. Je lui disais : "Mon ami, ne lâche pas". Car on peut dire qu’on est devenu amis. Cela fait presque trois ans que l’on collabore. Pendant ces trois années, on a beaucoup échangé avec lui sur le bateau, le choix de l’équipe, le choix du préparateur mental. J’avais rencontré 15 projets avant de sélectionner celui de Yannick. Le feeling est bien passé.

Yannick Bestaven est un entrepreneur (fondateur et dirigeant de la PME de la Rochelle Watt & Sea), comme vous…

Oui, on discute beaucoup sur les recrutements, les sujets économiques. Je cherchais un skipper capable de porter les valeurs de l’entreprise et d’associer les salariés. Yannick a joué le jeu, il nous a beaucoup amenés sur le bateau. Il porte les valeurs de l’entreprise : l’innovation et l’abnégation.

Quel a été l’investissement de Maître Coq (800 salariés, 522 M€ de chiffre d’affaires) pour supporter Yannick Bestaven ?

On a investi sur trois ans l’équivalent d’un spot de pub de 15 secondes diffusé pendant un mois (entre 4 et 5 millions selon nos estimations, NDLR). Nous sommes sur des budgets intermédiaires pour un Imoca (voilier monocoque destiné aux courses océaniques, NDLR). On a prouvé qu’on pouvait gagner avec un budget raisonnable. J’avais dit à Yannick il y a trois semaines que, pour nous, ce Vendée Globe était déjà gagné.

Comment calculez-vous le retour sur investissement ?

Je sais que certains sponsors comptent les retombées média. Nous, on mesure plutôt la notoriété de la marque. On la mesure une fois par an. Pour cela, nous appelons plus de 1 000 personnes et nous regardons s’ils citent notre marque spontanément. Nous allons mesurer cette année l’effet qu’a eu le Vendée Globe. C’est important pour nous qui réalisons 60 % de nos ventes en grande distribution, un univers où la notoriété de la marque est un critère important.

Cette victoire tombe à un moment difficile lié à cette crise sanitaire. En mai, vous faisiez partie des entreprises où des cas de Covid étaient détectés…

Oui, je peux vous dire que ce Vendée Globe, c’est une bouffée d’oxygène. On avait en effet fait la Une des médias en mai, et il y a eu ensuite la grippe aviaire à gérer. Il faut beaucoup d’énergie pour mener une entreprise, ce Vendée Globe a été une ressource. On regardait tous les jours ce que faisait Yannick.

Comment l’entreprise a vécu la course en interne ?

On m’a raconté qu’hier des salariés faisaient la fête dans les bureaux, certains dansaient. Je sais qu’au moins 800 salariés faisaient la course virtuelle sur Virtual Regatta, c’est beau. On sent que l’on a construit quelque chose, cela donne du sens. C’est important.

Vous avez eu aussi des retours de clients, de fournisseurs ?

Je ne sais pas encore. J’ai reçu tellement de messages (au moins 300 selon son agence de relations presse, NDLR) que je n’ai pas eu le temps de lire. Je le ferai ce week-end et je prendrai le temps de répondre à chacun.

Vendée # Agroalimentaire # Sport # Investissement