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Depuis Rennes, Veolia valorise le recyclage de déchets plastiques
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Depuis Rennes, Veolia valorise le recyclage de déchets plastiques

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Doté depuis 2019 d’une unité de tri de plastiques rigides sur son site de Rennes - La Barre Thomas, Veolia participe à la préservation de l’environnement en offrant une seconde vie à ces matériaux. Sa solution dédiée notamment aux industriels et aux collectivités veut monter en puissance.

Les déchets plastiques traités au sein du centre de recyclage Veolia de Rennes - La Barre Thomas — Photo : Baptiste Coupin

Au sein de la ZI de la route de Lorient, à l’ouest de Rennes, le site Veolia de la Barre-Thomas (21 salariés, près de 400 000 euros de CA), qui s’étend sur un terrain de 3,9 hectares, voit passer tous les jours les camions des professionnels du BTP et des artisans qui viennent y jeter leurs déchets au sein de sa déchetterie professionnelle. Bois, verre, métal… : tout y passe. Mais c’est vers les plastiques, et plus spécialement vers le recyclage de plastiques, que la plateforme entend désormais aussi pouvoir se faire connaître, répondant à l’ambition du groupe français (179 000 salariés sur les cinq continents) de devenir une entreprise de référence de la transformation écologique.

Un nouveau savoir-faire

Depuis fin 2019, et après avoir perdu le marché de la gestion des déchets issus de la collecte sélective de Rennes Métropole - passé entre les mains de Paprec -, la plateforme Veolia de la Barre-Thomas s’est en effet dotée d’un nouveau savoir-faire : le tri de plastiques rigides, une nouveauté pour le groupe. On parle là d’objets composés de polypropylène et de polyéthylène, les deux matériaux les plus utilisés dans la conception d’objets au niveau mondial : bidons, seaux, pots de fleurs, jeux d’enfants… L’objectif de l’unité est de donner une seconde vie à ces matériaux qui, habituellement, étaient incinérés ou enfouis en centre de stockage sans espoir de valorisation. "Nous souhaitons, grâce à notre unité et à l’accompagnement que nous proposons sur le terrain, répondre concrètement aux enjeux actuels en faveur de l’environnement et de la transformation écologique", explique Christophe Loyeau, directeur du pôle services aux entreprises chez Veolia en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-d’Armor. "L’ambition c’est de développer une solution de collecte et de transformation localement, avec une boucle de consommateurs nationaux", poursuit Nicolas Lagarde, responsable valorisation chez Veolia pour la Bretagne, qui précise que, sur les quatre millions de tonnes de déchets plastiques produits chaque année en France, seuls 20 % sont réutilisés.

Un procédé de tri unique en Bretagne

Le nouveau site pilote de Veolia, un immense hangar de 2 000 m², a bénéficié d’un investissement en nouveaux process et nouvelles machines de l’ordre de 700 000 euros, pour trier le bon grain de l’ivraie. Des séparateurs optiques sont en effet capables d’analyser les matériaux plastiques, et de rejeter des matières "indésirables" (PVC, textile…) qui n’ont pas lieu d’être sur la chaîne de triage.

Christophe Loyeau, directeur services aux entreprises Ille-et-Vilaine - Côtes-d’Armor chez Veolia — Photo : Baptiste Coupin

"Sur un flux de déchets de particuliers, on compte 30 % de refus. C’est plus propre chez les industriels avec 15 % de refus", pointe Christophe Loyeau.

Unique usine du genre en Bretagne à pouvoir trier le plastique rigide, Veolia s’inscrit dans une volonté de développement de l’économie circulaire. Trois collaborateurs travaillent au sein de l’unité. Une conductrice de ligne qui alimente et supervise la chaîne de production et deux trieurs qui assurent le contrôle qualité en sortie de ligne. Les déchets que la plateforme récupère proviennent tous de clients régionaux basés en Ille-et-Vilaine ou dans les Côtes-d’Armor. Il s’agit de sociétés d’éco-organismes (Envie…), qui participent à la plus grosse contribution en volumes de l’usine (500 tonnes). Sinon de collectivités locales ou d’industriels (AgroMousquetaires, Truffaut, Canon…). Arrivés sous forme de "balles" ou en vrac, les déchets plastiques sont broyés et fondus pour ressortir sous forme de morceaux. Après contrôle de sa conformité, la nouvelle matière première sera transformée en granulés dans les usines de régénération du groupe, avant d’être réutilisée par les industriels de la plasturgie (fabricants de tuyaux, de matériaux de piscine…).

Montée en régime

Après 18 mois d’existence, l’unité de tri des plastiques rigides de La Barre Thomas tend à se développer et à trouver une trajectoire industrielle. "Notre ambition est d’atteindre 2 500 tonnes de déchets triés à moyen terme, contre 800 tonnes en 2020, et de proposer notre solution à tous les départements bretons et limitrophes", souligne Christophe Loyeau. À savoir la Mayenne, la Manche et la Loire-Atlantique. "On a la capacité d’absorber ces volumes", assure l’intéressé.

Les attentes sociétales autour de l’écologie et de la préservation de l’environnement sont fortes. La taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), à 30 euros la tonne en 2021, et qui devrait grimper à 60 euros la tonne d’ici trois ans va aussi forcer les industriels à agir. Avec son unité de tri de plastiques rigides, Veolia offre une première solution de recyclage au sein d’une filière encore naissante. "À terme, on veut être encore plus compétitifs que les solutions actuelles", avance Christophe Loyeau.

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