Amorçage : De quoi toucher le grand fonds
# Collectivités territoriales

Amorçage : De quoi toucher le grand fonds

S'abonner

Les entreprises bretonnes bénéficient de nouvelles ressources financières en termes d'amorçage. Porté par la Région, le fonds Breiz Up, doté de 10 M€, signe ses premiers engagements. Le privé Go Capital lance son troisième fonds dédié : 80 millions d'euros ! Arkéa n'est pas en reste non plus...

— Photo : Le Journal des Entreprises

Jamais les entreprises en création n'auront bénéficié d'une telle manne financière actuellement en Bretagne ! De l'argent, il y en a en amorçage. Reste à identifier les bons projets et surtout leurs porteurs, ces entrepreneurs, font cruellement défaut. « En Bretagne, on manque, à la tête de ces projets, d'entrepreneurs capables de tenir leurs objectifs. C'est le maillon faible. Les startupeurs de 2010 se relancent dans de nouveaux projets mais ils ne sont pas assez », analyse Éric Cozanet, qui vient de lancer Go Capital Amorçage II à Rennes, doté de 80 millions d'euros, pour une quarantaine de participations prévue ! « C'est important pour le territoire. » Les trois quarts sont déjà collectés via des investisseurs privés et des banques mutualistes.

Un premier fonds de 57 millions d'euros

Le premier fonds d'amorçage de Go Capital, lancé dans l'Ouest en 2012, était doté de 57 millions d'euros, consommés pour partie dans 25 participations à ce jour (Sabella, Atlanta, Influctis...). Le fonds n'a connu que deux sinistres. « Nous nous gardons une capacité de réinvestissement. Les deux tiers ont encore des besoins... » Cette manne sert surtout au transfert de technologies, pour amener des startups jusqu'à leur marché. « Dans 90 % des cas, le business plan qu'elles nous ont présentés n'est pas respecté », précise Éric Cozanet, qui lui préfère l'agilité, la réactivité et la capacité de remise en cause de l'entrepreneur soutenu.

Un « virage »

Plus ambitieux, Go Capital Amorçage II, est aussi plus ciblé. « Nous nous étions un peu contraints dans le premier fonds et peu de co-investisseurs sont capables de financer tôt une entreprise et de tenir longtemps seul dans la durée », précise Éric Cozanet. Nous avons créé un compartiment spécifique pour financer plus de sociétés hors technologies, dans les domaines santé-médical et services marketing, mais aussi des technologies de rupture en biotech-santé, transition énergétique. » Il s'agit d'un « virage » pour Go Capital, qui se veut proche des accélérateurs, « dans l'esprit de la French Tech ». En 13 ans, Go Capital aura ainsi épaulé 65 entreprises représentant 2.000 créations d'emplois dans l'Ouest, pour dix sinistres seulement et 20 cessions réalisées (dont 18 industrielles). Ses autres fonds Ouest Venture, plus « classiques », représentent 33 millions d'euros pour le premier de 2003 en phase de liquidation, 21 millions d'euros pour le second (2009) et 35 millions d'euros pour le troisième lancé au printemps 2015. Ce dernier, en pleine phase d'investissement, a déjà quatre participations à son actif (Digitaleo à Rennes, Alcuin, Qowisio et ECL en Pays-de-la-Loire), pour cinq millions d'euros. Ce fonds permet de soutenir des sociétés innovantes, à maturité commerciale, pour leur développement international notamment. Côté finance, ce ne sont donc pas les fonds qui manquent en ce moment. Autre fonds d'amorçage lancé par la Région Bretagne il y a tout juste un an, Breizh Up a pour but d'accompagner financièrement des jeunes entreprises innovantes en création. « L'objectif de Breizh Up est d'accompagner les entreprises de demain, de préparer les belles aventures de demain », souligne Loïg Chesnais-Girard, qui préside le conseil de la stratégie du fonds régional. D'ici à 2020, Breizh Up vise l'accompagnement d'une quarantaine de jeunes entreprises innovantes, via des levées de fonds comprises entre 200 000 euros et 750 000 euros. Avant de signer ses premières prises de participation, Breizh Up s'est structuré. Ainsi, sa gestion est confiée à une société parisienne, qui vient d'ouvrir une agence à Rennes pour l'occasion : iSource. Dirigée par Stéphane Lefèvre-Sauli, elle veut aussi « amener des co-investisseurs de dimension nationale ». Pour l'instant, Breizh Up, doté de 10 millions d'euros (dont huit de fonds européens) est complémentaire d'autres fonds et dispose de réseaux labellisés : Armor Angels, Finistère Angels, Bretagne Sud Angels et Logoden.

Arkéa Capital s'engage dans Breizh Up

Un nouveau partenaire est venu rejoindre ce groupe des co-investisseurs regroupés par Breizh Up : Arkéa Capital. La filiale du groupe Crédit Mutuel Arkéa, dirigée par Marc Brière, a en effet signé une convention de partenariat institutionnel le mois dernier à Rennes, portant sur ses fonds West Web Valley (doté de 30 millions d'euros, dédié à l'amorçage dans le numérique) et We Positive Invest (doté de 20 millions d'euros, nouveau fonds d'innovation sociétale, qui soutient les entreprises innovantes de la transition énergétique et de l'économie circulaire).

Visiofair, première startup soutenue par Breizh Up

L'équipe de Breizh Up ainsi constituée a signé sa première participation : un apport d'un million d'euros à la société costarmoricaine Visiofair, un « pure player » du digital (siège à Plérin ; 10 salariés ; CA : nc). Le tour de table a été réalisé avec les quatre réseaux de business angels bretons et Nestadio. Objectif : permettre à Visiofair de commercialiser son nouveau service, Watcheezy, en France mais aussi à l'international.

# Collectivités territoriales