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Les montants levés par les start-up en chute libre, les tours de table en hausse
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Les montants levés par les start-up en chute libre, les tours de table en hausse

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Les start-up lèvent beaucoup moins de fonds qu’en 2022 mais de plus en plus de start-up lèvent des fonds. C’est tout le paradoxe du financement des jeunes entreprises françaises en cette année 2023, mis en lumière par un baromètre d’In Extenso.

Après une année 2022 record, les montants des capitaux levés par les start-up s’écroulent — Photo : Ndabcreativity

Verre à moitié vide ou à moitié plein ? La lecture du dernier baromètre des levées de fonds d’In Extenso Innovation Croissance, d’Essec Business School et de France Angels confirme la double tendance observée ces derniers mois. La première a de quoi faire froid dans le dos aux start-up tricolores : les montants des capitaux levés par les jeunes entreprises continuent de s’écrouler, après une année 2022 record. En France, celles-ci n’ont collecté que 6,8 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année. Un montant en retrait de 41 % par rapport à 2022. Une chute brutale, d’autant que la tech française fait moins bien que la moyenne européenne (-36 %). Seule lueur d’espoir, l’effondrement tend à s’atténuer au troisième trimestre, avec une baisse se limitant à 10 %.

Le nombre de deals progresse

En cause, la conjoncture marquée par la recrudescence spectaculaire des défaillances d’entreprise, la hausse des taux d’intérêt et l’inflation qui entrave la croissance en France et en Europe. Non seulement les volumes s’écroulent, mais en plus "les levées de fonds demeurent plus complexes et longues à réaliser en raison du contexte de hausse des taux", indique Patricia Braun, présidente d’In Extenso Innovation Croissance. Par ailleurs, les valorisations sont en berne.

Dans le même temps, une deuxième tendance se dégage : le nombre de levées de fonds est en progression, de 7 % en France (741 deals réalisés) et de 11 % en Europe depuis le début de l’année. Ce qui veut dire que la crise du financement des start-up touche avant tout les levées de fonds les plus importantes. Malgré quatre tours de table de plus de 100 millions d’euros au troisième trimestre (Verkor, Poolside AI, Aledia, Accenta), le nombre de deals supérieurs à 50 millions d’euros chute ainsi de 50 %.

L’IA et la santé restent prisées

Pour le financement de l’amorçage, c’est tout l’inverse. Le nombre d’opérations de moins d’un million d’euros est en augmentation de 29 %. Les projets des innovations de rupture, l’IA en particulier, et de secteurs stratégiques comme les énergies et la santé restent ainsi prisés des investisseurs.

Pour les jeunes entrepreneurs, le robinet du financement est donc loin d’être fermé dans cette crise du financement. Pour autant, il faudra être plus persuasif que par le passé. "Les investisseurs sont désormais revenus à leurs fondamentaux et sont en recherche de projets stratégiques", assure Patricia Braun. Parmi ces fondamentaux, la recherche de la profitabilité occupe, évidemment, une place de choix.

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