Locaux d'activité : la crise du coronavirus rebat les cartes de l'attractivité en région
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Locaux d'activité : la crise du coronavirus rebat les cartes de l'attractivité en région

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La commercialisation des locaux d’activité plie, mais ne rompt pas. Selon le bilan semestriel dressé par BNP Paribas Real Estate, le marché a, sans surprise, nettement ralenti sur les six premiers mois de l’année. Mais la morosité est loin d’avoir gagné toute la France. Bien au contraire : derrière l’indétrônable Lyon, et malgré le coronavirus, Bordeaux brille, Tours et Rouen flambent.

Bordeaux fait partie des rares villes à avoir commercialisé plus de locaux d'activité au premier semestre 2020 qu'à la même période l'an dernier — Photo : Loïc Graniczny - Pixabay

Dans quel état l’immobilier d’entreprise en région sortira-t-il de la crise du coronavirus ? Premier élément de réponse, avec le bilan semestriel de BNP Paribas Real Estate concernant les locaux d’activité (commerce, artisanat, industrie légère). Pas de miracle au niveau global : les surfaces commercialisées (plus de 800 000 m² au total) sont en chute libre par rapport à l’an dernier (-18 %). Pourtant, derrière ce chiffre se cachent des réalités locales bien différentes.

Les perdants : Nantes et Grenoble dévissent

Dans la lignée de la tendance nationale se trouvent d’abord les villes qui subissent de plein fouet les conséquences de l’épidémie de Covid-19. C’est le cas de Lyon, avec un volume total de 147 000 m², en baisse de 11 %. Pas de quoi pour autant remettre en cause sa première place au classement des villes les plus dynamiques (hors Ile-de-France). D’autant que le choc subi par la capitale des Gaules s’avère bien moins impressionnant que celui encaissé par Grenoble (-59 %) et, surtout, Nantes. La Cité des Ducs de Bretagne chute dans des proportions similaires (-57 %), mais elle partait de bien plus haut (30 000 m² au premier semestre 2020, contre 70 000 m² un an plus tôt).

Parmi les autres perdants, plusieurs métropoles : Lille (-37 %), Aix-Marseille (-31 %) et Toulouse (-30 %). Troisième du classement, Strasbourg recule, pour sa part, de 18 %.

A cette liste pourraient également s’ajouter Rennes (-30 %) et Dijon (-36 %), mais ces deux-là limitent, en réalité, la casse, dans la mesure où elles renouent avec le niveau de leur moyenne sur cinq ans. C’est également le cas d’Orléans (malgré sa chute de 27 % en un an) et Mulhouse (-21 %).

Les gagnants : Bordeaux remporte la bataille du Grand Ouest

À l’autre bout du spectre de cette dynamique de commercialisation des locaux d’activité, celles qui ont fait mieux que résister à la crise. Quatrième ex aequo avec Rennes et Nantes en 2019, Bordeaux dame le pion à ses concurrentes du Grand Ouest en 2020 et s’empare de la deuxième place, avec ses 88 000 m² vendus sur les six premiers mois de l’année. Soit une hausse de près de 26 %. Une croissance à relativiser toutefois : ce volume reste inférieur à sa moyenne des cinq dernières années.

Les vrais gagnants de la période sont donc plutôt à chercher du côté de Tours (+26 %) et Rouen (+36 %). Les deux villes surperforment par rapport, à la fois, à l’an dernier et au quinquennat écoulé. Dans une moindre mesure, Nice Sophia Antipolis se distingue également, en parvenant à maintenir ses bons résultats de 2019.

Investissement, disponibilité : un premier semestre pas si mauvais

Dans son bilan semestriel, BNP Paribas Real Estate complète ce tableau régional par deux indicateurs supplémentaires pour relativiser l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur le marché des locaux d’activité.

D’abord « l’offre disponible à un an est restée relativement stable par rapport à la fin de l’année dernière ». Ensuite, l’investissement a, certes, chuté de 17 % (430 M€ sur l’ensemble du pays), « mais c’est un résultat nettement supérieur à la moyenne à 10 ans (239 M€) ». La crise du coronavirus et le confinement du printemps n’ont donc pas complètement paralysé le marché. Pour l’instant, en tout cas.

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