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Polymaris avance à grands pas vers l’industrialisation de ses bioplastiques
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Polymaris avance à grands pas vers l’industrialisation de ses bioplastiques

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Après avoir conquis le secteur de la cosmétique avec ses polymères issus de micro-organismes marins, l’entreprise Polymaris, basée à Plouzané, progresse vite vers l’industrialisation de ses bioplastiques produits par des bactéries marines.

Anthony Courtois a fondé l’entreprise Polymaris avec Bertrand Thollas — Photo : Jean-Marc Le Droff

Les projets s’enchaînent pour Polymaris, l’entreprise finistérienne de biotechnologie qui emploie douze salariés à Plouzané, près de Brest. Créée en 2008 par Anthony Courtois et Bertrand Thollas, respectivement docteurs en biologie et en chimie, la PME a, depuis, découvert des dizaines de molécules marines et qui entrent désormais dans les formules des plus grands noms de la cosmétique. Mais si ce secteur représente à ce jour 80 % de l’activité de l’entreprise (2 M€ de chiffre d'affaires en 2021) et continue de lui offrir de belles perspectives de développement, c’est une autre spécialité qui est en passe de doper son chiffre d’affaires : la production de bioplastiques issus de micro-organismes marins.

Cosmétique, traitement de l’eau, bioplastiques…

Une expertise qui a notamment permis à Polymaris de décrocher un partenariat avec Engie pour le traitement des installations de son terminal méthanier à Fos-sur-Mer. "Après huit ans de R & D, nous venons d’inaugurer la première centrale d’injection d’un biopolymère que nous avons spécialement développé pour Engie. Ce biopolymère agit comme un film antisalissure naturel et biodégradable qui empêche les organismes aquatiques de se fixer dans les canalisations d’eau, ce qui permet de réduire de 97 % l’utilisation de chlore", détaille Anthony Courtois.

En parallèle de cette expertise dans le domaine du traitement de l’eau, Polymaris travaille également de longue date sur une autre famille de molécules capables de produire des bioplastiques, que les deux associés ont baptisée Biosealite. "Il s’agit de molécules pures et utilisables directement en plasturgie pour faire du film, de l’injection ou du soufflage. C’est une véritable alternative au plastique issu de la pétrochimie, qui est entièrement biodégradable dans l’eau en moins d’un mois", détaille Anthony Courtois.

L’une de ces molécules, baptisée nautilium, intéresse particulièrement quatre industriels du grand ouest en quête d’emballages plus vertueux : Europlastiques (Laval en Mayenne), Elixance (Elven dans le Morbihan), Séché Environnement (Laval) et Olga (Noyal en Ille-et-Vilaine). Au point qu’ils se sont associés à Polymaris en février 2022 au sein d’un groupement d'intérêt économique (GIE). Objectif : créer un site de production semi-industriel dont le budget estimé devrait dépasser les 30 millions d’euros. "Nous n’avons pas encore fixé la localisation de ce site, mais il s’installera à proximité de l’un des partenaires du GIE et sera capable de produire 300 tonnes de nautilium par an", prévoit Anthony Courtois.

Le cofondateur de Ploymaris, Bertrand Thollas — Photo : Jean-Marc Le Droff

Huit millions d’euros investis à Plouzané d’ici quatre ans

Et si la localisation de ce futur site de production mutualisé n’est pas encore actée, Polymaris continue d’investir à Plouzané dans ses propres outils de production. À l’image de cette extension de 470 m2 sortie de terre l’année dernière, ou encore des 300 m2 d’ateliers de fabrication supplémentaires programmés en 2023. "Nous avons prévu d’investir environ huit millions d’euros d’ici les quatre prochaines années afin de tripler nos capacités de production", confie ainsi Anthony Courtois, qui prévoit par ailleurs de doubler son chiffre d’affaires d’ici deux ans et de recruter une dizaine de salariés supplémentaires d’ici trois ans.

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