Les projets s’enchaînent pour Polymaris, l’entreprise finistérienne de biotechnologie qui emploie une dizaine de salariés à Plouzané. Dernier en date : une nouvelle extension qui lui permet d’augmenter ses capacités de production. Et notamment celle de biomatériaux issus de molécules marines, une nouvelle piste de diversification pour l’entreprise qui s’était, à l’origine, spécialisée dans les cosmétiques. Elle a, depuis, découvert des dizaines de molécules marines qui sont entrées dans les formulations des plus grands noms de la cosmétique. Un secteur qui représente environ 80 % de l’activité de l’entreprise qui a réalisé un chiffre d’affaires d’1,7 million d’euros en 2023, et qui a également fait une incursion dans le domaine du traitement de l’eau.
Après les cosmétiques, une diversification dans les biomatériaux
Et si la cosmétique continue de lui offrir de belles perspectives de développement, la production de bioplastiques issus de micro-organismes marins lui ouvre, elle, de nouveaux horizons. "Nous travaillons sur les biomatériaux depuis une dizaine d’années, et nous en sommes actuellement à la phase de tests chez nos clients", explique Bertrand Thollas, qui a créé l’entreprise en 2008 avec son associé, Anthony Courtois. Et c’est justement parce que la phase d’industrialisation de ces nouvelles molécules approche que Polymaris investi régulièrement pour augmenter ses capacités de production.
Après deux extensions successives qui ont porté la surface de production à 1 000 m² ces deux dernières années, Polymaris vient en effet de faire sortir de terre 500 m² supplémentaires. "Au total, cela représente un investissement de plusieurs millions d’euros… Car à chaque fois il faut équiper ces extensions de nouveaux fermenteurs afin de cultiver nos micro-organismes marins", confie Bertrand Thollas, qui préfère rester discret sur le montant total de ce dernier investissement réalisé en grande partie sur fonds propres, mais qui a également reçu le soutien de l’Ademe dans le cadre du programme France 2023.
Doublement des capacités de production
"L’installation de la première chaîne de bioproduction automatisée est en cours, ce qui nous permettra de doubler nos capacités de production dès cette année et de réduire l’empreinte environnementale de l’entreprise. À terme, notre capacité de production s’élèvera à environ 5 tonnes par an", détaille-t-il. De quoi anticiper sereinement une hausse attendue de la demande pour ses différentes gammes existantes, mais également pour de nouvelles molécules en cours de développement.
"Nous travaillons, par exemple, sur des biomatériaux rigides, qui peuvent notamment servir dans le domaine de l’impression 3D. Mais aussi sur des biomatériaux de type élastomère qui ont des propriétés filmogènes, et qui peuvent intéresser les secteurs de la cosmétique et de la peinture", confie Bertrand Thollas. "Nous avons désormais la capacité de développer ces types de biomatériaux à façon, depuis le développement jusqu’à l’industrialisation", souligne-t-il.
Également dans les cartons de Polymaris : un projet de GIE avec quatre autres entreprises de l’Ouest afin de créer une unité de production commune de 5 000 m². "Le projet avance bien : le coût de l’usine a été chiffré, et nous sommes désormais en recherche d’un lieu d’implantation".
