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Polymaris fabrique du bioplastique à partir de bactéries marines
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Polymaris fabrique du bioplastique à partir de bactéries marines

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La TPE Polymaris, basée à Plouzané (Finistère), a conquis le secteur de la cosmétique avec ses polymères issus de micro-organismes marins. Ses équipes identifient aujourd'hui des applications dans de nouveaux secteurs dont celui, très prometteur, des bioplastiques.

Anthony Courtois et Bertrand Thollas ont créé l'entreprise Polymaris, spécialisée en biotechnologies marines, en 2008 près de Brest — Photo : © Jean-Marc Le Droff / Le Journal des entreprises

« Notre cœur de métier, c’est la recherche et la valorisation de biomolécules issues d’écosystèmes marins », explique Anthony Courtois, docteur en biologie et président de Polymaris, l’entreprise qu’il a créée en 2008 à Plouzané avec son associé Bertrand Thollas, docteur en chimie. Depuis sa création, Polymaris a ainsi découvert une quarantaine d’exopolysaccharides, des molécules qui entrent désormais dans la composition des produits des plus grands noms de la cosmétique. « En Bretagne, nous avons la chance d’avoir une biodiversité exceptionnelle qui commence à peine à être explorée : les possibilités sont immenses », confie Anthony Courtois. Et les applications nombreuses.

Industrie, santé, plasturgie…

À l’image du partenariat noué récemment avec Engie pour le traitement des installations de son terminal méthanier à Fos-sur-Mer. Une innovation qui a permis à l’industriel de réduire de 97 % l’utilisation de chlore au profit de molécules naturelles et biodégradables. À l’image, aussi, d’un nouveau type de collyre, sur lequel Polymaris travaille discrètement, ou de projets encore confidentiels dans le domaine de la nutrition animale ou de l’environnement. Et même de la plasturgie, grâce à une nouvelle molécule innovante permettant de produire du bioplastique. « C’est une véritable alternative au plastique issu de la pétrochimie. Il est entièrement biodégradable dans l’eau en moins d’un mois », explique le dirigeant.

À la recherche d'un partenaire industriel

« Nous sommes en train de produire nos premiers kilos de bioplastique. Ils vont nous permettre de cibler des marchés de niche dans un premier temps, notamment dans le paramédical et les objets haut de gamme », décrit Anthony Courtois. Il consent : « Nous sommes encore trop chers à ce stade car nous sommes encore en phase de recherche, mais nous comptons monter en puissance à moyen terme afin de faire baisser les coûts. Pour y parvenir, il faudra une volonté politique pour investir dans du matériel de plus grande capacité, car nous ne pourrons pas le financer entièrement nous-mêmes. Il nous faudra aussi trouver un partenaire industriel pour valoriser cette découverte », lance-t-il comme une invitation.

Car c’est bien l’industrialisation que vise désormais Polymaris, qui emploie 9 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 1,1 millions euros en 2018. Et les deux associés y mettent les moyens. Après avoir investi 300 000 euros l’an dernier dans un nouveau réacteur de 1 800 litres, ils investissent près de 250 000 euros dans une nouvelle ligne pilote avec pour objectif de produire plusieurs centaines de kilos de bioplastique par an. Ils recruteront un nouvel ingénieur d’ici à cet été.

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