Polymaris Biotechnology : Quand la mer produit du sucre
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Polymaris Biotechnology : Quand la mer produit du sucre

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Anthony Courtois et Bertrand Thollas transforment la mer en sucre. Leur start-up fournit, aux secteurs industriels, des molécules innovantes de glucide tirées de bactéries marines.
— Photo : Le Journal des Entreprises

En perpétuelle recherche d'innovations, l'industrie aura-t-elle recours au sucre marin? Quand elles sont stressées, certaines bactéries marines produisent du polysaccharide. Le phénomène intéresse de longue date Anthony Courtois, 31 ans, docteur en biologie de l'Université de Bretagne occidentale et Bertrand Thollas, 29 ans, docteur en chimie de l'Université d'Orléans. Les deux Finistériens ont allié leurs compétences, en avril2008, quand un premier contrat avec un formulateur de produits de beauté a été signé. Est née la SARL Polymaris Biotechnology, spécialisée dans la découverte de molécules et la fourniture d'ingrédients. Hébergée provisoirement au technopôle Brest-Iroise, la start-up va rejoindre l'été prochain le pôle "biotechs" en émergence à la pépinière d'entreprises de Morlaix (le Journal des Entreprises de février2009). Deux salariés, dont un directeur de la recherche, vont faire leur entrée dans l'entreprise.




Aucun solvant

Sur les propriétés exactes de ces glucides marins, les entrepreneurs restent discrets. Dermo-cosmétique, cosmétique, nutraceutique, dermatologie, environnement... sont des pistes de débouchés. Le secteur de la chimie pourrait aussi être intéressé. La norme européenne Reach pousse les industriels à dénicher de nouvelles molécules non polluantes. Or, le process d'extraction des molécules employé par Polymaris est réalisé avec de l'eau et sans aucun solvant. «On utilise les bactéries comme des petites usines à production de molécules», résume Anthony Courtois, ancien post-doctorant à l'Ifremer et à l'UBO. Susceptibles de faire office de texturant, ces molécules à haute valeur ajoutée semblent inaccessibles à l'agroalimentaire. «En modifiant les conditions de production et sans jouer sur la génétique, on espère, un jour, pouvoir diminuer le prix.».




22 nouvelles molécules

Anthony Courtois et Bertrand Thollas récupèrent eux-mêmes les bactéries «dans des bons coins». Parfois, ils plongent à faible profondeur ou demandent l'aide des pêcheurs. Ces jeunes chercheurs ont ainsi constitué une souchothèque de 500 bactéries qui ont permis d'extraire 22 nouvelles molécules par biosynthèse. Chacune a des propriétés spécifiques.Objectif: atteindre les 50 en 2009. «Nous déposerons nos propres brevets sur l'application d'une molécule, ou en copropriété avec des industriels.»




Contact: 09.65.17.52.04. @email

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