Ille-et-Vilaine
La Française des Plastiques investit pour préparer l’avenir
Ille-et-Vilaine # Plasturgie # Investissement

La Française des Plastiques investit pour préparer l’avenir

S'abonner

Fondée en 1972 à Louvigné-de-Bais, La Française des Plastiques a plus que doublé de taille ces dix dernières années. À grand renfort d’investissements, de diversifications, cette filiale du groupe de BTP bretillien Pigeon poursuit sa croissance. Elle affiche sa volonté de rester ancrée en local et d’agir pour une industrie plus verte.

Thierry Pigeon (président de LFP et du Groupe Pigeon), Philippe Cha (directeur général de LFP) et François Bourny (directeur commercial et bureau d’études) — Photo : Virginie Monvoisin

Le monde fantastique du plastique en a encore sous la presse. La preuve à Louvigné-de-Bais, au cœur de La Française des Plastiques (LFP), cette filiale du groupe de BTP Pigeon spécialisée dans la fabrication de pièces en plastique par injection ou par extrusion. Elle a plus que doublé de taille ces dix dernières années, employant aujourd’hui 279 salariés et réalisant 75 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle investit chaque année 2,5 millions d’euros dans de nouvelles machines, pour répondre à la demande de ses quelque 800 clients, mais aussi pour moderniser ses process. Grâce à cela, son usine de Louvigné-de-Bais (LFP compte 2 autres sites à Bais et en Vendée) est aujourd’hui capable, par exemple, de produire 600 tonnes par an de produits en plastique régénéré. "Nous régénérons nos propres déchets ou utilisons des matières plastiques régénérées qui proviennent de l’extérieur pour produire 750 000 sacs en plastique par jour", cite le directeur général de LFP, Philippe Cha.

Celui qui a travaillé près de trente ans dans cette entreprise aux capitaux 100 % familiaux, passera bientôt la main à son directeur commercial et directeur du bureau d’études François Bourny. Et il compte bien lui laisser les rênes d’une entreprise à la pérennité assurée. Pour cela, il a beaucoup investi ces dernières années dans la diversification des activités de LFP, pour "ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier" (lire par ailleurs). C’est ainsi qu’aujourd’hui, La Française des Plastiques travaille à 37 % pour l’industrie agroalimentaire, mais aussi à 17 % pour l’automobile, ou encore pour le BTP (7 %) et le secteur médical grâce à une salle blanche (6 %).

14 000 tonnes transformées par an

Cette diversification est allée de pair avec des investissements dans des outils de production de plus en plus performants et sur-mesure. Le tout piloté par un ERP qui a été développé entièrement en interne (6 informaticiens travaillent pour LFP) et qui permet un suivi de la traçabilité et des performances de l’entreprise en temps réel (matière première transformée, CA par client…). LFP dispose ainsi de 51 presses à injection, de 8 extrudeuses et d’une trentaine de robots. Parmi les derniers arrivés, 12 robots battent la cadence pour le constructeur automobile Stellantis. Un contrat signé pour cinq ans. "Ces robots très spécifiques ne nous appartiennent pas, mais nous mettons nos équipes à disposition en tant que sous-traitant de rang 2, précise Philippe Cha. Avec 5 personnes, nous arrivons à produire en France, alors que sans robots, il faudrait 5 équipes de 50 personnes pour effectuer ces tâches répétitives d’assemblage (clips, éléments métalliques, NDLR)." LFP fabrique ainsi des ailes de portes pour l’Opel Mokka, mais peut tout aussi bien sortir des séries de pièces pour des pièges à cafards, pour des beurriers, des gobelets réutilisables, des pièces pour tracteurs ou encore des réservoirs pour machine à café ou des implants dentaires.

Chaque année, La Française des Plastiques, qui fonctionne 24 heures sur 24, transforme chaque année 14 000 tonnes de plastique, dont 5 000 tonnes par injection et 9 000 tonnes par extrusion.

Un nouveau bâtiment de stockage

Pour cela, l’entreprise bretillienne conçoit, dans son propre bureau d’études (15 personnes), les moules qui sont ensuite fabriqués par un partenaire extérieur avant d’être stockés par LFP, au nom du client à qui ils appartiennent. L’entreprise a donc besoin d’espace pour conserver ces moules parfois volumineux, comptant d’une à quarante empreinte chacun, et pesant de 500 kg à 20 tonnes.

Pour les besoins de son développement, LFP a donc dû agrandir une première fois son espace de stockage de 2 000 m² en 2021. Et l’entreprise fait actuellement construire un deuxième bâtiment à proximité de son usine, pour disposer de 2 000 m² supplémentaires. "Ce nouvel espace de stockage sera opérationnel au printemps 2024", annonce Philippe Cha, qui a investi 2 millions d’euros dans cette construction. L’agrandissement vise par ailleurs à réduire l’empreinte carbone de La Française des Plastiques en transport. "Nous expédions 90 000 palettes de produits par an", précise le directeur général. Actuellement, LFP doit en effet stocker ses marchandises dans un entrepôt situé à 5 km de la production. "Nous allons pouvoir optimiser les flux et d’être plus réactifs à la demande des clients", poursuit-il.

4 000 m² de panneaux solaires

Toujours pour réduire son empreinte environnementale, l’ETI investit par ailleurs 3 millions d’euros dans des panneaux photovoltaïques en autoconsommation, avec l’aide d’un prêt Impact (le taux d’intérêt est indexé sur les performances RSE de l’entreprise, NDLR). Une première tranche de travaux vient de s’achever, avec l’installation de 2 000 m² de panneaux solaires en ombrières de parking. Ils ont été mis en service fin 2023. "Nous allons doubler cette superficie en 2024, cette fois-ci sur notre bâtiment de stockage, précise Philippe Cha. Nous qui sommes très énergivores, serons alors autonomes en énergie à hauteur de 20 %."

Des recrutements pour l’industrie du futur

Cet investissement dans la transition énergétique témoigne de la volonté de LFP de s’inscrire dans l’avenir. L’entreprise est d’ailleurs labellisée Vitrine Industrie du Futur depuis 2022. À côté de la modernisation de ses outils de production qui lui confèrent une forte dynamique industrielle, LFP affiche son ambition de rester ancrée sur le territoire en créant de l’emploi local. "Nous avons actuellement plus de vingt postes à pourvoir dans tous les métiers, et notamment en ingénierie et R & D, afin de développer nos formulations et concevoir de nouvelles pièces", indique Philippe Cha.

Mais recruter dans l’industrie n’est pas chose aisée. Alors l’entreprise investit aussi dans sa politique RH. "Nous avons par exemple acheté et rénové une maison à côté de l’usine de Louvigné-de-Bais en décembre 2022 pour proposer 4 chambres à de nouveaux salariés, stagiaires ou apprentis, en colocation", cite par exemple le dirigeant. LFP a aussi lancé sa propre école de formation interne, également en 2022, avec deux techniciens dédiés. 7 personnes suivent actuellement ce nouveau parcours. De quoi garder l’âme des débuts de LFP, née pour faire vivre un territoire. Ce qui ne l’empêche pas de travailler avec l’étranger. 15 % du chiffre d’affaires est ainsi réalisé à l’international, vers le Japon, l’Allemagne ou encore les États-Unis. "Notre volonté est de nous y développer, oui, mais pas de délocaliser", affirme Philippe Cha.

Ille-et-Vilaine # Plasturgie # Industrie # Investissement # RSE # Formation professionnelle # Made in France