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La MPAP s'ouvre à de nouvelles activités
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La MPAP s'ouvre à de nouvelles activités

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La MPAP tourne le dos à des années difficiles dans le secteur automobile. Depuis Ploërmel (Morbihan), l’acteur de l’injection plastique s’est restructuré pour retrouver de la rentabilité sur son cœur de métier et s’ouvre aussi désormais à des activités complémentaires comme le packaging et d’autres produits connexes.

Depuis son arrivée à la tête de la MPAP il y a deux ans et demi, Patrice Rouxel, a restructuré et remis sur les rails la société — Photo : Ségolène Mahias

À Ploërmel, la MPAP fait plus que retrouver des couleurs. Composante de l’équipementier automobile parisien Trèves (4 000 collaborateurs, 650 M€ de CA en 2023), l’usine est implantée dans l’est du Morbihan depuis 1988. "Nous sommes le seul site du groupe à faire de l’injection plastique", rappelle Patrice Rouxel, directeur de l’usine. Depuis son arrivée, il y a deux ans et demi, l’ancien directeur des achats au sein du groupe a dû réorganiser le site après les turpitudes traversées par l’industrie automobile et la crise sanitaire qui ont fortement affecté l’entreprise. "Ma mission est de redresser la barre pour renouer avec la rentabilité et de proposer de nouvelles orientations pour l’usine", rappelle l’intéressé. Sur son dernier exercice, MPAP affiche un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros avec 70 salariés, quand il était précédemment de 11 millions d’euros avec un effectif de 85 personnes. Dans le même temps, elle renoue avec un résultat net positif ce qui n’était plus arrivé depuis 2017.

Fournisseur de Rolls-Royce

Le site ploërmelais entend plus que jamais capitaliser sur ses valeurs fortes. "Nous réalisons 75 % de nos ventes à l’export. Nous sommes les seuls au monde à réaliser les tapis d’habitacle de Rolls-Royce. C’est un marché haut de gamme, exigeant aussi bien sur la qualité que sur la logistique qui va avec", souligne Patrice Rouxel. MPAP génère 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires auprès du constructeur de voitures de luxe britanniques. Quelque 6 000 véhicules de prestige sont ainsi équipés chaque année de tapis d’habitacle made in Bretagne.

Sur les tablettes de MPAP figure aussi la marque Alpine, fabriquée à Dieppe en Normandie, qu’elle équipe également. Outre les tapis d’habitacle, l’usine fabrique de très nombreuses pièces automobiles, de 600 grammes à 10 kg, pour Renault, Stellantis, Hyundai, Kia, … "Nous vendons à 75 % à des constructeurs, à 25 % en intragroupe pour des usines françaises, anglaises, espagnoles, tchèques, etc.", indique le directeur de l’usine.

Se diversifier

Après avoir stabilisé l’activité, le site est de nouveau prêt à monter en puissance. Il va profiter de l’essor du marché de l’électrique en livrant, dès 2025, sept usines du groupe Stellantis dont Rennes, avec laquelle MPAP a déjà travaillé dans le passé. "L’entreprise s’assure d’une pérennité de ses activités automobiles pour les trois ou quatre prochaines années", dévoile Patrice Rouxel. Il y a un engagement fort dans l’entreprise."

En parallèle, le dirigeant a lancé des activités de diversification dans le packaging, avec l’utilisation de plastiques recyclés et les biens de consommation. "Des produits connexes qui permettent l’absorption de frais fixes." Un programme d’investissements de deux millions d’euros s’annonce sur ces projets de diversification avec l’acquisition de nouvelles presses. Outre le groupe Trèves qui investit en direct, Bpifrance apportera son concours à hauteur de près de 800 000 euros. À court terme, MPAP devrait aussi se positionner sur d’autres activités complémentaires. "Aujourd’hui, nous avons un outil industriel dimensionné pour réaliser 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce qui serait optimal. Après, si on peut atteindre 23 à 25 millions d’euros, ce sera du plus ", estime Patrice Rouxel.

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