Ocelorn : «J'ai créé un réseau d'entreprises»
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Ocelorn : «J'ai créé un réseau d'entreprises»

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Transport Face à l'arrivée de grands groupes, Alain Roué a multiplié les croissances externes. Il a créé un réseau, Ocelorn, plutôt qu'un groupe, pour que les sociétés conservent une certaine indépendance.
— Photo : Le Journal des Entreprises

«Je viens de racheter les Autocars Le Roux à Saint-Renan (35 salariés; 3M? de CA) via ma holding Ocelorn. L'entreprise reste autonome, son directeur reste en place, tous les salariés sont conservés. Elle rejoint le réseau Ocelorn ce qui permet de mutualiser les services d'exploitation et de maintenance pour les 30 véhicules de la société sur l'une de nos bases, à Plougonvelin.» «J'ai repris vingt sociétés ces quinze dernières années. En 1997, le chiffre d'affaires du groupe était de 800.000? pour 20 salariés et 20 véhicules. Aujourd'hui, le réseau Ocelorn représente un CA de 14M?, emploie 240 salariés et transporte chaque année environ 900.000 voyageurs. C'est aussi un parc de 220 autocars de toutes capacités. Nous sommes un réseau - je n'aime pas trop le terme groupe - de transport, scolaire, touristique régional et international.» «J'ai fait ce choix d'organisation peu après avoir repris Les Cars de l'Elorn en 1997.Mes parents ont créé l'entreprise en 1968. Au début, la société comptait deux autocars et employait deux salariés à temps partiel. Elle exploitait principalement la ligne Landivisiau - Saint-Pol-de-Léon. J'avais commencé à la diriger avant la reprise. Très vite, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas être au four et au moulin. Ce n'était pas une vie. Il fallait développer l'activité pour atteindre une taille critique permettant des embauches pour ne pas être à la fois le chef d'entreprise, le mécanicien, le conducteur, le laveur, le commercial,etc.» «J'ai donc étudié le marché. Je me suis aperçu que beaucoup de patrons dans le secteur étaient proches de la retraite et souhaitaient vendre. Dès les années 90, j'ai commencé les reprises d'entreprises dans le Finistère. Sans oublier d'opérer aussi une croissance interne pour s'adapter. Dès 1999, le parc a atteint 50 véhicules. J'ai pu déléguer des fonctions essentielles, du commercial à l'exploitation.»




Mutation du secteur

«Les entreprises restent indépendantes, elle garde leur nom commercial. C'est important car elles ont un patrimoine, une histoire sur leur territoire. Quand le dirigeant ne part pas à la retraite, il reste en place. En intégrant le réseau, elles bénéficient de notre structure. Nous avons un système de géolocalisation des véhicules, piloté depuis le siège des Cars de l'Elorn à Landivisiau. Cela permet de réagir vite en cas de problème, si un car est coincé. C'est aussi utile quand un client nous dit que le car n'est pas passé. Tout le parcours et les heures de passage sont enregistrés. Pour les sociétés, l'avantage est aussi dans la mutualisation de la comptabilité, de la facturation, des stations de lavage,etc. Mais pas seulement. En cas de besoin de cars supplémentaires, panne ou demandes ponctuelles, on peut leur en mettre à disposition.» «Depuis 2003, le réseau compte aussi une agence de voyage. Toutes les demandes d'organisation de voyages des membres du réseau passent par elle. Nous faisons les groupes etles comités d'entreprises pour les cinq continents. Nous sommes aussi un tour operator classique. Cette activité représente 10 à 12% du chiffre d'affaires total.» «Cette création de l'agence de voyage, comme cette organisation en réseau, a été une réponse à la mutation du secteur du transport. De plus en plus de grands groupes nationaux y viennent et il est difficile de résister en restant petit. On ne peut pas rester dans la même zone, une sorte de pré carré. En structurant le réseau d'entreprises autour de plusieurs bases dans le Finistère, on peut se défendre si on est attaqué sur des marchés. Le transport en commun est un secteur où il faut de la rigueur, sur les horaires, le confort, la sécurité,etc. La réglementation est de plus en plus contraignante et les clients demandent également à être sûr du service. C'est un secteur en pleine mutation.»

Ocelorn



(Landivisiau) Président: Alain Roué 240 salariés 14M€ de chiffre d'affaires

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