Après avoir fait une pause dans ses croissances externes depuis 2015, le réseau Océlorn (600 salariés, 40 M€ de CA en 2023) vient de reprendre le groupe Ricouard (70 salariés, 4 M€ de CA). Celui-ci regroupait les Voyages Ricouard, à Baye près de Quimperlé, Hascoët Voyages à Plogonnec (Finistère), Kerjan Voyages à Guidel (Morbihan) et l’agence de voyages Ouest Évasion à Quimperlé.
Atteindre une taille critique
"La reprise est effective depuis le 1er septembre, annonce Alain Roué, le président d’Océlorn. Yves et Annick Ricouard partaient à la retraite, nous avons saisi l’opportunité de reprendre ces PME plutôt que de les laisser à de grands groupes nationaux de transport." Déjà bien présente en Finistère Nord et un peu en Côtes-d’Armor, l’entreprise se renforce ainsi dans le sud du Finistère et approche l’agglomération de Lorient.
Une occasion en or pour le réseau d’autocaristes qu’a créé Alain Roué en reprenant l’entreprise familiale de Landivisiau et en développant l’activité via des rachats successifs. "Le marché du transport du public se concentre un peu plus chaque année, explique le dirigeant. Pour exister face aux grands groupes, il faut atteindre une taille critique."
Pour ces patrons qui partent à la retraite, la vente à un réseau d’indépendant comme Océlorn est une alternative à la reprise par un groupe et peut être une garantie du respect des valeurs de leur entreprise. Aujourd’hui, le réseau Océlorn comprend 13 sociétés distinctes qui ont gardé leur identité d’origine et leur proximité avec leurs clients. "Une société a également été créée spécialement pour gérer les lignes nationales Flixbus", ajoute Alain Roué. Océlorn assure par exemple la liaison Brest-Nantes et depuis le rachat de Ricouard, celle entre Lorient et Paris.
Océlorn réalise 75 % de son chiffre d’affaires avec des lignes régulières et scolaires, contre 25 % pour les locations de car pour du tourisme et les agences de voyages. "Le marché revient petit à petit à son niveau d’avant Covid. Nous devions y être sur la saison 2023-2024", explique le dirigeant.
Investissements réguliers
L’enjeu stratégique pour Océlorn est bien de mailler le territoire. "C’est un puzzle qu’il faut compléter afin d’assurer le meilleur service possible avec des lignes régulières et ainsi donner du sens au système de transport. De plus en plus, les collectivités qui font les appels d’offres nous demandent de travailler l’intermodalité avec le vélo, le train, l’avion etc., note le président. Et l’exigence de service est également très forte."
Afin de maintenir une haute qualité de ce service, l’entreprise investit donc chaque année 4 à 5 millions d’euros pour renouveler une trentaine de véhicules sur une flotte de 530 en 2023. "Nous avançons aussi sur les alternatives au diesel comme les biocarburants, confie Alain Roué. Malheureusement, la géopolitique actuelle avec la hausse du prix du gaz ne nous aide pas. Un car classique coûte 180 000 €, au gaz, le prix monte à 260 000 € et 350 000 € pour un car électrique. Ce ne sont pas des choix anodins si on ajoute les infrastructures qui vont avec. Nous avons besoin de temps pour nous adapter."
