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Mégo invente un process pour recycler et valoriser les mégots
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Mégo invente un process pour recycler et valoriser les mégots

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Bastien Lucas, déjà créateur de la société de recyclage des déchets de bureau, se lance un nouveau défi : créer une filière de recyclage et de valorisation des mégots de cigarettes avec Mégo. Tout un process à mettre au point à partir de zéro, ou presque.

— Photo : © Isabelle Jaffré - Le Journal des entreprises

Le créateur

Déjà créateur dans le Finistère d’Eco Action Plus, société de collecte et de recyclage de déchets de bureaux, Bastien Lucas a créé Mégo en 2017. « C’était une demande de nos clients. On voulait ajouter ce service supplémentaire, mais ce n’était pas aussi simple que du papier, du carton ou des capsules de café ! Que faire des mégots collectés ? Il n’existait pas de filière de recyclage pour ce déchet très complexe », explique l’entrepreneur. Celui-ci met donc l’idée de côté. « Honnêtement, je n’y croyais pas. C’est un collègue qui a continué à travailler sur le sujet pendant deux ans et demi. »

Le concept

Avec un bout un résultat. L’équipe, qui ne compte aujourd’hui que deux salariés, enlève les toxines des mégots grâce à des bains d’eau successifs.« Comme un buvard ». Dans l’atelier, les mégots arrivent sales et souvent mouillés et mélangés à d’autres déchets. Ils sont triés puis nettoyés. Les fibres de cellulose du filtre devenant plus propres au fur et à mesure des bains qui les débarrassent des différents produits chimiques (goudron, tabac, aérosol, etc.). Il faut ensuite nettoyer cette eau polluée et marron. « En fait, nous superposons différentes techniques d’assainissement des eaux », précise Bastien Lucas dans l’atelier de Bourg-Blanc.

Mégo recycle et valorise les mégots de cigarette. — Photo : © Isabelle Jaffré - Le Journal des entreprises

L’étape dépollution réalisée, Mégo passe à la valorisation. Après quelques essais, l’entreprise a choisi de fabriquer des bancs assis-debout en plastique à partir de ses mégots. « On a amélioré la matière au fur et à mesure », ajoute le dirigeant. Les assis-debout sont utilisés pour les espaces fumeurs des clients, à côté des cendriers de collecte fournis par Mégo. « On en est à 80 % de biomasse du filtre utilisé, on vise 90 %. »

Les perspectives

« Notre dispositif, en BtoB avec une unité en circuits fermés, est unique en France. Nous en sommes cependant au tout début. On dépollue 400 à 500 kg par mois, mais nous avons une capacité de 300 à 450 tonnes », poursuit Bastien Lucas. La société réalise 100 000 euros de chiffre d’affaires et vient d’investir 250 000 euros pour son bâtiment de Bourg-Blanc. « Les banques nous ont suivis. 70 % de nos clients sont des grands comptes : Thales, Orange, etc. Nous équipons des commerces, des PME. Nous avons aussi des demandes de communes. »

Photo : © Isabelle Jaffré - Le Journal des entreprises

Mégo souhaite désormais investir pour améliorer son process et la sécurité pour ses salariés qui manipulent ce déchet particulièrement pollué et désagréable. « Nous faisons aussi des opérations de sensibilisation auprès des fumeurs, sur les aires d’autoroutes cet été par exemple, pour qu’ils ne jettent pas leurs mégots par terre. Ce sont des habitudes à changer et ce n'est pas simple !  »

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