Les patrons ont-ils vocation à devenir des Enfoirés ? La question est ouverte, depuis l’appel à l’aide des Restos du Cœur, confrontés à un trou de 35 millions d’euros dans leur budget, grevé par l’explosion de leurs coûts et de leur fréquentation. L’association fondée par Coluche a réclamé "une mobilisation massive des forces politiques et économiques de ce pays pour nous aider à franchir ce cap". Le Medef y a donné une suite favorable : "On pourrait dire : ce n’est pas le rôle des entreprises", a concédé son président Patrick Martin, sur France Info, le 5 septembre. Pour autant, "on le fait souvent, à bas bruit, dans tout le territoire, depuis des années. On va le faire plus encore", a-t-il promis. Il faut dire que le gouvernement y est allé de son coup de pression. Après avoir annoncé une enveloppe de 15 M€ de l’État, la ministre des Solidarités Aurore Bergé a elle-même demandé "à nos grandes entreprises […] de répondre présent pour l’aide aux plus fragiles". Elles seront même convoquées pour aborder spécifiquement le sujet. De son côté, la filière agroalimentaire est attendue au ministère de l’Agriculture ce 6 septembre pour tenter d’apporter des solutions.
