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Xavier Esturgie (UIMM Gironde Landes) : « Les bouchons, c'est une perte d'activité pour les entreprises »
Interview Gironde # Industrie

Xavier Esturgie vice-président délégué général de l'UIMM Gironde Landes Xavier Esturgie (UIMM Gironde Landes) : « Les bouchons, c'est une perte d'activité pour les entreprises »

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L’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Gironde Landes s'inquiète de l'impact des encombrements sur l'activité des entreprises qu'elle fédère. Une délégation de grands groupes industriels, de PMI et d’ETI a fait part de ses craintes - et de sa grogne - au président de Bordeaux Métropole, Alain Juppé.

— Photo : Astrid Gouzik/JDE

Quelles sont les conséquences directes des encombrements routiers sur l’activité de vos adhérents ?

Xavier Esturgie : Dans notre secteur, l'activité des entreprises est extrêmement sensible au respect des délais pour la production. Il faut livrer, être approvisionné, se rendre sur les chantiers en temps et en heure. Quand on perd 1 h 30 dans les bouchons, cela désorganise toute l'activité industrielle et se traduit par une perte d’activité et une dégradation des relations commerciales… Nous sommes aussi préoccupés par les répercussions que cela peut avoir sur les risques professionnels. Beaucoup des salariés de notre branche, compte tenu du coût du logement dans la métropole, habitent parfois à 50 km de leur lieu de travail. Quand ils faisaient ce trajet en 30 minutes il y a quelques années, il leur faut 1 h 30 aujourd'hui. Ils arrivent en retard et stressés. Cela accroît les risques d’accidents du travail et d’accidents routiers. Pour éviter les bouchons, beaucoup optent pour les deux-roues mais c'est plus dangereux. Nous avons demandé un suivi de l'accidentologie par la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail.

Une délégation de l'UIMM-GL a rencontré Alain Juppé pour évoquer ces questions, quelles ont été les propositions de Bordeaux Métropole ?

X. E. : Plusieurs pistes ont été évoquées, notamment l'utilisation du réseau ferroviaire régional. Certaines gares pourraient être rouvertes. Nous avons aussi insisté sur l'insuffisance de transports publics. Nous demandons par exemple d'augmenter la fréquence de la Liane 11 qui dessert le campus Thales à Mérignac. À court terme, nous demandons une meilleure coordination des travaux. Depuis un mois, on observe une floraison de petits travaux sur des itinéraires de délestage, qui s'ajoutent aux grands travaux du tramway et de la rocade. Et il faut davantage communiquer auprès des entreprises pour qu’elles puissent anticiper les difficultés.

D'autre part, les salariés rencontrent un réel problème de stationnement. Dans une période de crise comme aujourd’hui, nous demandons la mise en place de systèmes d’urgence du type zone franche de parking.

Vous avez ouvert une concertation avec vos adhérents pour mutualiser les solutions que les uns et les autres ont pu mettre en place. Quelles solutions ont déjà été imaginées ?

X. E. : Nous sommes persuadés qu'une série de microsolutions pourra améliorer la situation. Nous avons ouvert une sorte de boîte aux lettres pour partager les bonnes pratiques. Car on nous parle de plans de mobilité mais ils sont obligatoires uniquement pour les établissements de plus de 100 salariés, soit 3 % des entreprises dans notre branche. Et puis ces plans préconisent souvent le recours au vélo - mais se pose la question de l'accidentologie -, le recours aux transports publics - encore faut-il qu'ils soient assez fréquents -, et à l'aménagement du temps de travail, c'est déjà mis en place dans les entreprises qui le peuvent. Les grosses entreprises comme Ariane Group ou Thales ont déjà recours au covoiturage, aux navettes électriques, mais s’il y a des travaux qui bouchent une rue, cela ne change rien !

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