« Je me suis installé en 1981 et converti au bio en 2008, notamment parce que le vignoble est en zone suburbaine, avec une cinquantaine de maisons autour. Avant le passage en bio, notre chiffre d'affaire était réalisé aux 4/5e avec le négoce. Nous conservions une petite partie, plus lucrative, de notre production que l'on vendait en bouteilles aux clients. Après les épisodes de 1991, de 1997 et l'effondrement des prix qui s'est poursuivi dans les années 2000-2002, notre entreprise n'était plus rentable.
La viticulture bio, un nouveau métier
Avec le passage en bio en 2008 j'ai progressivement découvert un nouveau métier. Les repères n'étant plus les mêmes, nous devions revoir nos méthodes de travail, nous former, nous faire conseiller... Il a fallu aussi que j'enfile la casquette de commercial, et le label AB facilite les contacts. On peut mieux défendre ses produits, car il y a un phénomène de rareté, alors qu’en conventionnel, on subit le marché. Aujourd'hui, nous réalisons 23 % de notre chiffre d'affaires à l'export, 33 % auprès des cavistes, 15 % auprès des centrales spécialisées (Biocoop, Bio C Bon) et 25 % en direct.
Mais l'insécurité climatique, couplée à la problématique phytosanitaire, nous rend plus fragiles. Pour les jeunes qui souhaitent s'installer sur une petite ou moyenne surface, je pense que le bio est aujourd'hui la seule façon pour vivre correctement. Dans le système traditionnel, ils seraient condamnés. »