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Protéalpes veut industrialiser sa protéine naturelle et locale pour les sportifs
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Protéalpes veut industrialiser sa protéine naturelle et locale pour les sportifs

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La jeune entreprise Protéalpes, créée en 2020 par deux jeunes pharmaciens grenoblois pour développer des compléments alimentaires pour les sportifs à base d'une "whey" (protéine de lactosérum) naturelle et locale, accélère son développement avec l'industrialisation de ses produits.

Guillaume Lavastre (27 ans) et Aymeric Mendez (26 ans), anciens étudiants en pharmacie industrielle à Grenoble, ont créé l'entreprise de compléments alimentaires pour sportifs Protéalpes en 2020 — Photo : Delphine Sauzay

Créatrice d’une gamme de compléments alimentaires pour sportifs à base de "whey" (protéine de lactosérum), la jeune pousse grenobloise Protéalpes, portée par la SAS Méla Nutrition (15 000 euros de capital social), muscle son développement. Fondée en juillet 2020 par Guillaume Lavastre et Aymeric Mendez, elle veut aujourd’hui investir 400 000 euros dans un outil de production pour fabriquer ses produits permettant un meilleur renforcement et une meilleure récupération musculaires.

Protéalpes peaufine son plan de financement grâce au prêt d’honneur de 80 000 euros du réseau Entreprendre Isère obtenu en octobre 2022. 200 000 euros seront empruntés auprès de banques, complétés par un prêt d’amorçage de 120 000 euros de Bpifrance et d’une demande de subvention R & D de 40 000 euros.

La naturalité comme argument marketing

C’est de retour en France après une année en Australie, où ils ont côtoyé des sportifs férus de compléments alimentaires, que Guillaume Lavastre et Aymeric Mendez, étudiants en pharmacie industrielle à Grenoble, ont décidé de travailler sur une "whey" naturelle et locale. "La poudre de petit-lait n’est pas toujours un produit très sain. Sa qualité dépend de l’origine du lait, qui peut provenir d’élevages intensifs, et elle contient souvent des additifs délétères", avance Guillaume Lavastre.

Excellente source d’acides aminés, la poudre de lactosérum réhydratée est de surcroît inutilisable telle quelle (mousse, goût peu agréable). Les entrepreneurs finissent par trouver un moyen de développer un produit naturel et gourmand, sans additifs toxiques, et de réduire la mousse, notamment en remplacement de la lécithine. La naturalité devient ainsi leur principal argument marketing, qu’ils renforcent par un approvisionnement local. Ils achètent en effet 10 % de la poudre de lactosérum produite par l’Union des Producteurs de Beaufort (UPB) via sa marque Savoie Lactée. Séduite par l’idée de valoriser directement le produit brut, l'UPB propose à Protéalpes de s'installer à titre gracieux sur son site d’Albertville (Savoie) en septembre 2020. Pour sécuriser ses liens avec la coopérative laitière, Protéalpes envisage d'ailleurs de faire entrer l'UPB à son capital courant 2023.

Lancer six nouveaux produits

Alors que les fabricants de whey s’adressent principalement aux sportifs de la musculation, Protéalpes cible un nouveau public, celui des sports d’endurance (traileurs, grimpeurs, runners, surfers…), des sports collectifs et du fitness.

En juin 2021, la jeune pousse a lancé deux gammes de produits. Soutenue par la Fondation Grenoble INP, dont ils ont perçu une bourse d’excellence, la jeune pousse a réalisé ses premières ventes en 2022 à hauteur de 100 000 euros via son site Internet, des magasins spécialisés dans le running et des équipes de sportifs professionnels (foot, rugby et hockey). Pour 2023, l’objectif est d’atteindre 500 000 euros de chiffre d’affaires grâce au lancement de six nouveaux produits, dont une boisson glucidique développée avec l’ex-diététicien du Paris Saint-Germain. Protéalpes souhaite également élargir son champ d’action en lançant des compléments alimentaires à prendre avant et pendant l’effort.

Grenoble # Agroalimentaire # Sport # Création d'entreprise # Production