Les réseaux de Dominique Delorme
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Les réseaux de Dominique Delorme

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Le directeur des Nuits de Fourvière - qui se tiennent cette année du 3 juin au 2 août - cultive le sens de l'amitié et celui des affaires... culturelles.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« Rien ne se crée sans argent, mais l'argent ne sert à rien si l'on ne sait pas comment l'utiliser, à quelles fins, et pour quels besoins. » Ainsi s'exprime Dominique Delorme, tout à la fois emblématique, omniprésent et discret patron des Nuits de Fourvière depuis onze ans. Ancien administrateur du TNP de Villeurbanne, il a convaincu en 2003 les élus du département du Rhône de lui confier les clés des théâtres romains de la colline de Fourvière. Et d'une scène faite de bric et de broc, accueillant des spectacles proposés par les institutions culturelles de la ville, il en a fait un vrai festival, le seul en France à recevoir tous les arts de la scène, des marionnettes au théâtre en passant par le cirque ou le chant.




L'image du Village

Son budget de 10 M€ provient à 50 % de la billetterie et 15 % des entreprises, une vingtaine, qui versent de l'argent sous forme de mécénat, ou achètent des places à 195 € donnant droit à des entrées VIP avec accès à la salle et au village. Entre 200 et 400 personnes s'y pressent chaque soir pendant deux mois. Cette année, une entreprise a versé jusqu'à 200.000 €. Mais les "tickets" commencent à 5.000 €. Le chiffre d'affaires du village se montait à 1 M€ en 2012, et 1,25 M€ en 2013, incluant mécénat, sponsoring et commercialisation des soirées. Vecteur d'image, il est également catalyseur de rencontres avant ou après les concerts. Il faut dire que ce lieu très couru situé derrière la scène du théâtre antique est assez magique, avec des tentes, de jolies guirlandes de lumière, de quoi boire et manger à volonté. Un site où se mélangent décideurs, sponsors, élus aussi parfois. « Je ne cesse de répéter à nos mécènes et partenaires - une vingtaine - d'exploiter le festival à fond. Non seulement en faisant partager les places et les entrées à leurs salariés, mais également à leurs clients. Si demain un de nos mécènes, petit ou pas, accueille un client important, ils savent qu'ils n'ont qu'à m'appeler sur mon portable, la porte leur sera toujours ouverte. » Celui qui déjeune avec ses invités, artistes, producteurs, compositeurs, dirigeants, chez Augusto (rue Neuve), au Tartufo (rue Ste-Hélène) ou au Phosphore, le bar à vin du restaurant de Christian Têtedoie (Lyon 5e) se définit comme étant à la tête « d'un commando permanent de douze personnes. J'essaye de transformer une relation de travail en relation amicale, je travaille dans l'artisanat ».




Bourlingueur

Subventionné à hauteur de 3,7 M€ (35 % du budget) par le Conseil général du Rhône, le Festival changera de tutelle au 1er janvier 2015 et passera sous la coupe de la Métropole. Ce qui ne génère aucune inquiétude. « J'ai commencé les discussions avec les élus, admet Dominique Delorme. Je leur présente le festival, son histoire, ce que nous défendons sur le plan artistique. » Pour Gérard Collomb et son équipe, qui entendent accompagner la visibilité de Lyon sur la scène internationale, la culture pourrait être un vecteur d'image sensationnel. Comme semble l'être Dominique Delorme qui bourlingue à travers le monde à la recherche de nouveaux spectacles.

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