Groupe Jabouley : « J'ai reconverti une de mes usines »
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Groupe Jabouley : « J'ai reconverti une de mes usines »

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Son défi. Confronté à un effondrement du marché du biais (tissu tissé en biais), Dominique Jabouley a décidé en 2010 de reconvertir une de ses usines installées près de Périgueux, Rubi. Du biais à l'accessoire pour la maroquinerie, d'une entreprise déficitaire à des résultats positifs... le dirigeant du groupe textile stéphanois, leader français de l'agrafage de soutien-gorge, revient sur les leviers utilisés pour réussir la reconversion de Rubi Cuir.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« Le groupe Jabouley a repris l'entreprise Rubi, près de Périgueux, à la barre du Tribunal de commerce en 1990. Elle faisait du biais, comme nous. C'était un de nos concurrents. Elle avait une spécialité : le biais pour les charentaises (pantoufles). Nous avons investi beaucoup dans cette usine, nous avons fait de la croissance en produisant du biais et quelques articles nouveaux en simili cuir. Mais à partir de 2005, le marché de la pantoufle s'est réduit à peau de chagrin. En 2010, nous n'avions plus assez de travail au sein du groupe pour faire vivre cette petite usine. Il y avait une vingtaine de salariés quand nous avions repris, nous sommes tombés à 10. Pour dire les choses très franchement, nous étions alors dans une logique de fermeture de ce site afin de concentrer le travail sur notre site principal de Saint-Étienne.




Des salariés combatifs Mais j'aurais fermé la mort dans l'âme car nous avions, chez Rubi, des salariés extrêmement motivés. Ils avaient envie de se battre. Alors, nous avons réfléchi tous ensemble. Je connaissais le dirigeant d'une entreprise de Cholet qui fabriquait des accessoires en cuir pour la maroquinerie de luxe et qui souhaitait céder son entreprise. Je savais pertinemment que cette entreprise allait se développer car elle avait peu de concurrents et était positionnée sur un marché en croissance. Nous pensions que nous pourrions délocaliser le surplus d'activité de cette entreprise sur Rubi pour lui donner du travail. Finalement, la vente a échoué. Mais l'idée était là ! La maroquinerie de luxe avait besoin de plus d'intervenants, c'était certain.

Nouveau métier

Nous avions gardé un peu de trésorerie, nous l'avons utilisée entièrement pour investir dans du nouveau matériel et former les équipes. On a mis tous les moyens qu'on avait chez Rubi. C'était un pari audacieux mais les salariés étaient hypermotivés, ils nous avaient même proposé de venir en dehors de leurs heures de travail pour se former. Pendant deux ans, ils ont appris ce nouveau métier en toute discrétion. Durant cette période, ils étaient à la production pendant seulement 50 % du temps. Le reste était consacré à la formation. Pendant ces deux années, nous avons aussi commencé à tisser notre toile, à faire connaissance avec le réseau de la maroquinerie de luxe, à développer des produits. Nous avons rebaptisé cette usine Rubi Cuir et nous avons construit un site de 1.200 m² beaucoup plus moderne et fonctionnel à Boulazac.

Une entreprise rentable
Nous avons bien senti le marché. Nous avons eu un très bon accueil du marché. La production est désormais totalement opérationnelle. Aujourd'hui, Rubi Cuir est en bonne santé (NDLR, CA 2014 : 1,7 M?; RN 2014 : 290.800? - CA 2009 : 427.000? ; RN 2009 : -75.500?). Nous avons recruté, Rubi Cuir emploie 30 personnes actuellement et devrait atteindre 50 dans les prochaines années. Nous prévoyons de construire une extension assez rapidement. »

Groupe Jabouley



(Saint-Étienne)


Dirigeant : Dominique Jabouley 220 salariés CA 2014 : 20 millions d'euros 04 77 35 00 90

Rubi cuir



(Boulazac) 30 salariés CA 2014 : 1,7 M?


05 53 02 19 99

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