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Erytech Pharma : "Nous allons nous redéployer sur de nouveaux programmes de R & D high-tech"
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Eric Soyer directeur général délégué d’Erytech Pharma "Nous allons nous redéployer sur de nouveaux programmes de R & D high-tech"

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La biotech lyonnaise, spécialisée dans l’encapsulation des médicaments dans les globules rouges, a décidé d’arrêter le processus de demande d’autorisation pour Graspa, un traitement destiné aux patients atteints de Leucémie Aigue Lymphoblastique. Eric Soyer, directeur général délégué d’Erytech Pharma (181 salariés ; CA : 0) dévoile les pistes pour rebondir.

Eric Soyer, directeur général délégué de la biotech lyonnaise Erytech Pharma — Photo : DR

Pourquoi avoir pris la décision d’interrompre la recherche clinique sur Graspa, une molécule pourtant prometteuse ?

Graspa est une molécule active, l’éryaspase, encapsulée dans un globule rouge qui était prometteuse pour le traitement du cancer du pancréas et celui d’une affection plus rare, la LAL (Leucémie Aigüe Lymphoblastique). Malheureusement, nous avons dû arrêter les essais cliniques l’année dernière pour la première indication mais nous continuions à travailler sur la seconde, encouragés par la FDA (Federal and Drug Administration) qui nous avait accordé le label " Fast Track ", un feu vert qui nous permettait de penser que la LAL était une affection prioritaire pour elle. Nous nous étions mis d’accord sur la façon de dérouler le process de R & D. Mais cet été, l’administration américaine a modifié sa position et nous a demandé de conduire de nouveaux essais cliniques pour évaluer le mode d’action de Graspa. Ce qui s’est avéré impossible pour des raisons de coûts, d’autant que dans l’intervalle, un nouveau médicament était arrivé sur le marché fin 2021. Une bonne nouvelle pour les patients mais un coup dur pour Erytech.

Quelles conséquences ces événements ont-ils eues sur la vie de l’entreprise ?

En réalité, le coup d’arrêt principal à nos recherches sur Graspa vient principalement de l’échec de l’étude clinique de phase 3 pour le cancer du pancréas, intervenu à l’automne 2021. Le marché de la leucémie est plus marginal (moins de 1 500 patients aux États-Unis) mais il vient malheureusement confirmer l’échec de Graspa dont nous avions retiré, pour les mêmes raisons, la demande d’autorisation auprès de l’EMA (Agence Européenne des Médicaments) en 2018. Nous allons redéployer notre activité sur de nouveaux programmes de R & D high-tech.

Quelles sont désormais vos pistes stratégiques pour repartir ?

Dès fin 2021, nous avons pris deux décisions. La première porte notamment sur le lancement d’un nouveau programme de recherche pré-clinique sur les vésicules extra-cellulaires de globules rouges qui pourraient être utilisées dans le traitement de maladies rares et en immunothérapie. En parallèle, nous recherchons un partenaire industriel pour le développement de nouveaux médicaments sur la base de notre plateforme Erycaps, dédiée aux technologies d’encapsulation de molécules thérapeutiques dans les globules rouges. Nous sommes en phase de discussion active avec plusieurs d’entre eux dans le but de rebâtir une histoire de développement. Enfin, parmi les autres options sur la table figure également le rapprochement avec des fonds d’investissement pour financer nos nouveaux investissements.

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