Biotech : le lyonnais Erytech absorbe le nantais Pherecydes pour créer un leader mondial
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Biotech : le lyonnais Erytech absorbe le nantais Pherecydes pour créer un leader mondial

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La biotech lyonnaise Erytech annonce le projet de fusion par absorption de son homologue nantaise Pherecydes Pharma. Ensemble, elles ont pour ambition de créer un leader mondial dans le domaine des thérapies luttant contre la résistance des bactéries aux antibiotiques.

La société nantaise Pherecydes Pharma utilise des virus capables de tuer les bactéries infectieuses qui résistent aux antibiotiques — Photo : Pherecydes Pharma

C’est un moment fort dans l’univers des entreprises de la biotechnologie française. La société nantaise Pherecydes Pharma (une vingtaine de collaborateurs), spécialisée dans les thérapies de précision destinées à traiter les infections bactériennes résistantes et/ou compliquées, va s’unir à son homologue lyonnaise Erytech (une quarantaine de salariés), société biopharmaceutique qui développe des thérapies innovantes en encapsulant des médicaments dans les globules rouges.

Leader mondial de la phagothérapie

Ce projet de rapprochement stratégique vise à créer un leader mondial de la phagothérapie, une thérapie innovante destinée à lutter contre la résistance des bactéries infectieuses aux antibiotiques, véritable enjeu de santé à l’échelle mondiale. L’opération, soutenue par les principaux actionnaires des deux sociétés, permettra aux actionnaires historiques de Pherecydes de détenir environ 49,5 % du capital social et des droits de vote d'Erytech.

Un communiqué précise que la "visibilité financière de la nouvelle entité issue de la fusion s’étendrait jusqu’au 3e trimestre 2024, avec une position de trésorerie consolidée d’environ 41 millions d’euros au 31 décembre 2022." Cette somme permettrait de financer de multiples étapes cliniques de programmes existants et futurs. Cotée au Nasdaq et sur Euronext, Erytech a opéré des levées de fonds d’un montant global de 330 millions d'euros. Pherecydes, également coté sur Euronext, a réussi à lever 30 millions d'euros mais manquait de trésorerie pour passer à la vitesse supérieure.

Un défi médical majeur

"Cette opération représenterait l’aboutissement de notre démarche visant à trouver des alternatives stratégiques et une nouvelle orientation pour Erytech, déclare Gil Beyen, directeur général de la société lyonnaise, cité dans le communiqué. La résistance aux antibiotiques est un défi médical majeur et la phagothérapie est une approche prometteuse pour cibler les bactéries pathogènes telles que S.aureus, E.coli et P.aeruginosa qui, dans l’ensemble, sont responsables de plus de 800 000 infections résistantes par an aux États-Unis et en Europe." Il devrait prendre la vice-président du conseil d'administration d'Erytech.

Thibaut du Fayet, directeur général de Pherecydes, estime que le rapprochement avec Erytech permettra "de conduire et d’accélérer le plan de développement clinique de Pherecydes avec des études internationales contrôlées et randomisées visant à établir les preuves de concept cliniques de la phagothérapie, permettant une réelle rupture dans le domaine anti-infectieux." Il devrait prendre la direction générale d'Erytec.

À l'issue de l'opération, Erytech et Pherecydes fusionneront leurs activités et relocaliseront toutes les équipes dans les locaux d'Erytech à Lyon.

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