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Stimshop s’attaque à la consommation d’énergie en veille
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Stimshop s’attaque à la consommation d’énergie en veille

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Avec la promesse de diviser jusqu’à 300 la consommation d’énergie en veille, l’entreprise toulonnaise Stimshop, spécialiste du transfert de données par ultrasons, espère boucler une levée de fonds de 800 000 euros. Cette opération, indispensable, lui permettrait de se diriger vers l’industrialisation du Wakee.

Dominique Palacci, cofondateur de Stimshop — Photo : Maelenn De Coatpont

Après le commerce de détail, puis l’industrie depuis 2017, l’entreprise Stimshop, fondée en 2013 à Paris et Toulon, pivote une nouvelle fois pour apporter sa contribution à la baisse de la consommation de l’énergie en veille. Comment ? Grâce à une technologie de communication sans fil, en l’occurrence un interrupteur, capable d’envoyer un signal ultrason. Baptisé Wakee, il permettrait de diviser par 300 la consommation en veille.

C’est en travaillant pour Orano, acteur majeur de l’énergie nucléaire, que l’entreprise, spécialiste de la transmission de données par ultrasons, a été amenée à développer "un interrupteur à ultrasons peu gourmand en énergie pour alimenter un capteur communicant, installé dans un site d’accès difficile et ceci, tout en économisant sa batterie, explique Dominique Palacci, qui a cofondé Stimshop. Nous nous sommes alors dit que nous tenions quelque chose de fort."

Une levée de fonds de 800 000 euros

À partir de ce cas d’usage, Stimshop s’est ouvert les portes d’un marché colossal, celui des équipements qui consomment de l’énergie en veille, une énergie qui représente 10 % de la consommation électrique mondiale et dont l’impact écologique est évalué de 1 à 3 milliards de tonnes de CO2 par an. "Avec de tels chiffres qui valident la pertinence de notre solution, nous n’avons pas tardé à recueillir des marques d’intérêt", affirme le dirigeant.

Dès 2021, l’entreprise toulonnaise décroche le prix Coup de Cœur du groupe Somfy, connu pour ses solutions d’automatisation des ouvertures et fermetures de la maison et du bâtiment, dont "l’énergie en veille représente 50 % de leur impact climatique", souligne l’entrepreneur. Stimshop a aussi séduit des fonds à impact et des business angels : "Nous avons sécurisé 200 000 euros sur un objectif de 800 000 euros en première tranche, à laquelle s’ajouteraient 400 000 euros en avance remboursable ou en obligations via Bpifrance." Car aujourd’hui, l’entreprise a besoin de fonds pour entrer en phase d’évaluation du prototype avec des partenaires, pour déposer et étendre le brevet et pour basculer vers un projet industriel, avec, à la clé, "la création d’une unité de production d’ici cinq ans, idéalement à Toulon."

Du prototype à l’industrialisation

Le prototype de l’interrupteur Wakee a été validé et pourrait s’ajouter entre l’alimentation et un appareil ou être intégré directement dans l’appareil pour couper la veille. Il pourrait aussi intéresser des acteurs du smart building. "Le Wakee peut en effet équiper tout un site et, par exemple, envoyer un signal ultrason pour allumer et éteindre des équipements, comme des écrans d'ordinateur d’un immeuble."

L’entreprise (100 000 à 150 000 euros de CA, 4 personnes) qui, de l’aveu du dirigeant, "a pris une sérieuse claque depuis la crise sanitaire, les grands groupes investissant moins dans l’innovation", espère transformer l’essai, avec ce produit, qualifié de stratégique. "Si Somfy valide la technologie, ou un autre fabricant d’équipements, nous pourrions rapidement avoir d’importants volumes de commandes. D’ailleurs, avec une commercialisation qui pourrait commencer dès la fin d’année 2024, nous visons ensuite 1 à 3 millions d’euros de chiffre d’affaires dès la première année."

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