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Coronavirus : comment Orapi pense déjà à l'après-confinement
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Coronavirus : comment Orapi pense déjà à l'après-confinement

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Avec 130 salariés mobilisés 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sur son site principal de Saint-Vulbas (Ain), le fabricant de produits liquides de désinfection Orapi s'affaire à produire près de 100 000 flacons de solutions hydroalcooliques. Il réfléchit aussi à la période post-confinement, qui nécessitera une désinfection de grande ampleur.

— Photo : Orapi

Depuis une dizaine de jours, le site principal de l’entreprise Orapi à Saint-Vulbas (Ain) tourne à plein régime, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le fabricant de produits d’hygiène professionnels a redéployé une large partie de sa production sur la fabrication de gels hydroalcooliques, devenus indispensables pour répondre aux besoins des hôpitaux et des pouvoirs publics, mais également sur les liquides de désinfection. « Nous avons multiplié notre volume de production de gels hydroalcooliques par plus de dix, avec près de 100 000 flacons par jour », fait savoir Henri Biscarrat, directeur général délégué de l’ETI, basée à Vénissieux, qui compte plus de 1 200 salariés dans le monde et réalise un chiffre d’affaires de 256 millions d’euros.

Penser à l’après-confinement

Une capacité d’adaptation dans l’urgence qui se traduit aussi dans la manière dont l’ETI se projette dans l’après-confinement. Alors qu’elle fait face à des difficultés dans l’approvisionnement de certaines matières pour la production de gel hydroalcoolique, la société met à contribution son laboratoire interne de développement afin de trouver des alternatives. « Ce n’est pas toujours possible mais nous l’avons fait récemment pour le gel hydroalcoolique. Sur des matières plus techniques que l’alcool que l’on trouve encore en volume suffisant, nous sommes parvenus à trouver des substituts », explique Henri Biscarrat.

Et d’ajouter : « Nous sommes plus contraints sur d’autres produits de désinfection pour lesquels la réglementation biocide s’est accrue et a réduit les possibilités de trouver des alternatives ». De fait, ces contraintes sont un sujet de vigilance pour la direction qui dit réfléchir aux besoins à venir pour la désinfection de grande ampleur qui s’annonce après la crise. « Il va falloir réfléchir à de nouvelles solutions pour pouvoir répondre positivement aux sollicitations qui ne manqueront pas d’arriver ».

Montée en puissance

En attendant, à Saint-Vulbas, près de 130 salariés se relaient sur les lignes pour assurer une production constante. « Nous faisons le maximum pour répondre à la demande en solution hydroalcoolique. Elle est telle que nous allons devoir monter encore en puissance », précise le directeur général délégué. « L’industrie met forcément un peu de temps à se mettre en place mais nous allons faire progresser les volumes pour continuer à livrer les ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Armées », ajoute-t-il. La société a notamment adapté le conditionnement de sa production sur des volumes plus importants, jusqu’à 5 litres.

Une réactivité rendue possible par le maintien du site de production en France, une décision, explique le dirigeant, prise il y a quelques années. « Ce qu’il se passe nous montre à quel point certains choix passés sont pertinents, même s’ils sont coûteux », note-t-il. L’ETI avait engagé il y a un peu plus de deux ans une modernisation pour huit millions d’euros de son site aindinois qui lui permet de « répondre présent ».

Vigilance sur la trésorerie

Reste un point de vigilance non négligeable : la trésorerie de l’entreprise. Alors que l’ETI vient tout juste de restructurer sa dette avec l’arrivée au capital du fonds Kartesia, la société prend ses précautions. « Nous payons nos fournisseurs du mieux que l’on peut afin de ne pas avoir de ruptures dans la chaîne d’approvisionnement. À l’inverse, l’incertitude se situe davantage sur le paiement de nos clients dont certains vont peut-être se retrouver en difficulté », souligne-t-il. La société s’est mise pour cela en situation d’économie : « Si demain 40 % de nos clients ne peuvent plus honorer leurs créances, on risque d’avoir un problème. De même, nous faisons attention à limiter notre recours au crédit inter-entreprises ». Une décision qui suit d’ailleurs les recommandations de Bercy, inquiet du risque d’allongement des délais de paiements pour de nombreux fournisseurs, en particulier les PME.

 

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