Réduire sa dépendance aux fonds étatiques pour poursuivre sa mission d’accompagnement de la décarbonation des industriels de la chimie. C’est l’objectif que s’est fixé Axelera (20 permanents, 2,80 M€ de budget en 2023). Implanté au cœur de la Vallée de la Chimie à Solaize, et présidé depuis juin 2023, par Gaël Plassart (président d’Envisol), le pôle de compétitivité accompagne le développement de projets innovants pour la gestion maîtrisée des ressources dans les secteurs de l’industrie et de la chimie durable en Auvergne-Rhône-Alpes. Fort de 418 adhérents, Axelera a suscité, depuis sa création en 2005, la labellisation de plus de 500 projets R & D.
Transferts de technologie
Parmi eux, se trouve par exemple le projet collaboratif Vivaldi porté par la société iséroise CCB Greentech (systèmes constructifs à base de béton de bois), lauréate de l’appel R & D Booster 2022 de la Région, ainsi que la start-up Revcoo basée à Vourles (Rhône), qui propose une technologie de captation et de valorisation des fumées industrielles et qui a levé 3,5 millions d’euros en juillet 2022 dans le cadre du parcours de coaching et de mise en relation avec des investisseurs d' Axelera Invest Club.
Au total, les projets des adhérents du pôle ont généré 1,8 milliard d’euros de financement depuis ses débuts.
Parmi ses membres fondateurs figurent Solvay, Arkema, Engie, l’IFPEN et le CNRS. "Membre premium", le leader du pneu Michelin a rallié ces poids lourds en 2018.
Depuis, sa gouvernance a été élargie à des ETI et PME ainsi qu’à des écoles comme CPE, que le pôle conseille pour faire évoluer le contenu des cursus de formation. Il a notamment contribué à mettre sur pied le Master "sites et sols pollués" de l’École des Mines de Saint-Etienne.
"Notre vocation est de favoriser les transferts de technologie entre la recherche et l’industrie en mettant en relation au sein de projets R & D collaboratifs nos différents types d’adhérents : start-up, laboratoires et grands groupes industriels", résume Frédéric Laroche, directeur général d’Axelera.
Acquisitions de start-up innovantes
Pour poursuivre sa mission, l’écosystème - qui a notamment permis à Seqens, industriel de la pharmaceutique, de racheter la start-up de chimie biosourcée Alganelle (Savoie) et à Technip d’intégrer la PME d’ingénierie rhodanienne Processium - s’est fixé pour objectif "d’augmenter la part du financement privé à plus de 60 % de notre budget", déclare Frédéric Laroche, conscient que les seuls fonds étatiques, en diminution, ne peuvent suffire à financer le développement du groupement.
Dans ce but, Axelera veut notamment accroître de 20 % le nombre de ses adhérents pour atteindre les 480 membres à horizon 2026. Mais l’essentiel des nouvelles ressources devrait provenir de la commercialisation de ses offres : journées techniques sur des technologies innovantes, conseils auprès d’écoles d’ingénieurs, recherche de financements, etc.. L’Axelera Invest Club, qui réunit des fonds d’investissement comme Demeter et Kreaxi, des banques et des fonds corporates de grands industriels, prépare des jeunes pousses à lever des fonds. Plus de 98 millions d’euros ont ainsi été levés avec le concours du club d’investissement d’Axelera.
En parallèle, le pôle veut étendre sa sphère d’influence au-delà des frontières régionales où se rassemblent 80 % de ses adhérents, et ce en s’investissant dans deux nouvelles régions, dont la Région Sud. "Dans le cadre du projet européen PIICTO basé à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), nous détectons les meilleures technologies de capture et de transformation du C02, issues des pays du Nord de l’Europe", explique-t-il. Une veille active pour inciter les industriels d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Région Sud à adopter ces innovations.
