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Antésite s'offre une seconde jeunesse avec ses arômes ultra-concentrés
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Antésite s'offre une seconde jeunesse avec ses arômes ultra-concentrés

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Un an après avoir ouvert son capital à trois investisseurs, l’entreprise iséroise Antésite, spécialisée depuis plus de 120 ans dans les arômes ultra-concentrés, et créatrice du célèbre flacon de réglisse concentré, s’ouvre à une cible plus jeune via de nouveaux produits et une diversification de ses canaux de ventes, tout en affichant des velléités à l’export.

— Photo : Jean-Marc Blache

Une première ouverture de capital en 122 ans qui ouvre de nouvelles perspectives pour Antésite (CA 2019 : 6,1 M€ / 40 salariés), société spécialisée dans les arômes et extraits ultra-concentrés. Basée à Coublevie (Isère) et détenue par la famille Mollard, l’entreprise est à l'origine de la très réputée boisson concentrée au réglisse Antésite, créée en 1898 par un apothicaire isérois. En novembre dernier, elle a accueilli au capital trois investisseurs pour un million d’euros. L’arrivée de Stéphane Lacourt, business developer, Jérôme Poisson, DG de Columbus Café et du business angel François Lévêque marque une nouvelle étape dans le développement de la marque et des produits aromatiques. Une « histoire d’opportunité », remarque Stéphane Lacourt, nommé directeur général en février : « nous échangions avec la famille Mollard il y a un an pour deux contrats de fabrication quand on a appris que la famille cherchait des investisseurs pour développer l’entreprise. Notre arrivée au capital a eu lieu en novembre 2019 ».

Ouverture vers la GMS et le BtoB

Une arrivée chahutée par la crise de la Covid-19 qui porte, malgré tout, déjà ses fruits. Alors que l’entreprise a fait le choix de produire de la solution hydroalcoolique pour l’offrir aux hôpitaux et Ephad, elle a également répondu aux nombreuses sollicitations de clients, comme les enseignes Nicolas ou Picard et certains supermarchés Carrefour. 350 000 litres ont déjà été commercialisés et l’opportunité d’en faire un nouveau segment de marché n’est pas écartée. « Nous étudions cela avec nos clients et nos fournisseurs pour pérenniser cette offre », note-t-il. Un quatrième segment de marché (près de 10 % du CA) qui viendrait compléter l’offre existante répartie entre les concentrés aromatiques (45 % du CA) – popularisé par le réglisse – et, depuis, déclinée vers des sirops bio (8 %) et les boissons à base de vin, commercialisées sous la marque Noirot (15 %). En se convertissant au tout bio, Antésite s’ouvre cette année les portes de 2 500 magasins supplémentaires en grandes et moyennes surfaces après avoir adressé les magasins spécialisés, l’an dernier. « Cette ouverture vers les grandes surfaces montre déjà des résultats probants, avec une hausse des ventes de 34 % depuis le début de l’année », se félicite Stéphane Lacourt.

Photo : Jean-Marc Blache

Le BtoB (20 % du CA) figure aussi comme un levier de croissance pour les nouveaux actionnaires. Antésite commercialise depuis peu deux types de boissons (citronnade et thé glacé) avec la marque Columbus Café et vient de lancer en août des jus de fruits avec la marque de bonbons acidulés Têtes Brûlées. Ces collaborations préfigurent aussi en 2021 le développement des échanges avec le secteur des cafés et restaurants pour proposer les arômes Antésite aux barmans et cuisiniers. « Nous travaillons déjà avec des chefs pour utiliser nos arômes comme exhausteur de goût. C’est un segment à développer mais nous attendons que l’activité reparte dans la CHR (cafés, hôtels, restaurants) pour leur proposer nos produits », fait savoir le DG, qui patientera jusqu’au début de l’année prochaine.

Nouvelle usine à Voiron

Et la société voit plus loin. Avec l’objectif de réaliser 20 millions d’euros de chiffre d’affaires sous cinq ans, elle doit atterrir fin septembre à près de 8,5 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2020. Une première après plusieurs années de stabilité de ses revenus. Pour supporter cette dynamique de croissance, un autre grand chantier s’annonce avec le déménagement de l’entreprise centenaire dans un nouveau bâtiment de 8 000 m². « Nous sommes en discussion avec les collectivités du Pays Voironnais pour nous implanter normalement sur le parc Centr’Alp à Voiron sur une parcelle de 20 000 m² », affirme Stéphane Lacourt qui évoque un investissement de 8 à 10 millions d’euros. Et de préciser : « Nous restons sur notre territoire historique ».

Attendu fin 2022 au plus tôt, ce nouveau site doit permettre à l’entreprise de bénéficier d’une surface de production et de stockage en phase avec ses ambitions et son développement, notamment à l’export. « D’ici cinq ans, nous souhaitons atteindre 40 % de parts de marchés à l’export, contre 2 % aujourd’hui », souligne Stéphane Lacourt qui vise aussi bien l’Asie, le Moyen-Orient que les États-Unis et l’Europe.

Parmi les segments de marchés qui peuvent soutenir ce développement à l’international, le directeur général mise sur l’industrie cosmétique et pharmaceutique étrangère. « Nous vendons déjà de l’extrait de réglisse en France pour ce type de clients, mais aussi aux fabricants de pastis », souligne-t-il.

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