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Watertracks va construire une nouvelle unité de production dans le Gard
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Watertracks va construire une nouvelle unité de production dans le Gard

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La PME héraultaise Watertracks, qui réalise des travaux sous-marins robotisés, investit trois millions d’euros dans l’achat d’un terrain et la construction d’un nouvel atelier près de Nîmes (Gard). Elle prospecte les grands donneurs d’ordres européens, alors que l’entretien des barrages devient une donnée vitale en pleine crise climatique.

Avec son nouveau site, Watertracks veut porter son activité à un ou deux robots de dragage produits par an — Photo : Watertracks

Quatre ans après sa création à Vailhauquès (Hérault), la société Watertracks (17 salariés, 2 M€ de CA en 2022) s’apprête à déménager dans le Gard. L’entreprise, qui vend des prestations de travaux sous-marins en utilisant les robots qu’elle produit elle-même, vient de signer l’acquisition d’un terrain de 8 500 m2 à Bouillargues, près de Nîmes. En plus d’y transférer son siège social, elle projette d’y construire le nouvel atelier de fabrication et d’assemblage de ses systèmes robotisés et autonomes. L’opération, dans ses volets fonciers et industriels, mobilise un investissement de trois millions d’euros.

Gérer l’extension de la flotte de robots

Jusqu’ici, Watertracks utilisait un atelier de 200 m2 situé à Lunel (Hérault). Le nouveau site permettra de bâtir une unité dédiée à la mise au point et à l’assemblage des robots, jouissant d’une superficie de 800 m2. La partie atelier sera équipée de moyens de levage et de ponts roulants. Elle sera complétée par l’installation d’une activité de microélectronique et d’un laboratoire d’hydraulique. Autant de services qui seront sollicités pour gérer la flotte de robots en circulation, dont le nombre va monter. "Nous ne sommes pas dans une logique de production de robots en série, mais de production unitaire. Nous fabriquons chaque nouveau système en fonction des besoins, et donc de l’évolution naturelle du marché. Avec ce nouveau site, nous nous dotons des capacités pour fabriquer un à deux robots par an, et d’assurer les prestations de maintenance quand ils reviennent chez nous, de façon épisodique", souligne Raphaël Gaillard, PDG de Watertracks, qui prévoit la livraison du chantier d'ici juin 2024.

Les installations de Bouillargues permettront, en outre, d’accueillir plus de salariés, et d’installer des postes de travail en parallèle, "avec plus de confort pour les techniciens, et donc plus d’efficacité", souligne Raphaël Gaillard. L’entreprise, qui table sur deux à six embauches d’ici la fin 2023, s’appuie sur des plans de recrutement réguliers de deux à huit personnes. Ils viendront notamment alimenter le futur bureau d’études de l’entreprise, qui sera lui aussi construit dans les nouvelles installations de Bouillargues. "Il sera équipé d’un centre de formation, destiné aux nouveaux arrivants. Nous assurons en interne la formation de nos futurs opérateurs et techniciens", poursuit le dirigeant.

La crise climatique fait flamber les besoins

Sur le plan commercial, Watertracks travaille avec des donneurs d’ordres pour des prestations de curage des sédiments qui envasent les barrages principalement, ou pour d’autres opérations (excavation, dragage, décontamination, etc.). Parmi ses clients figurent la Compagnie nationale du Rhône (CNR) et l’Office d’équipement hydraulique de Corse (OEHC). Son plus gros marché réside dans un contrat-cadre signé avec EDF, "qui respecte le plan de marche prévu" : une opération annuelle (soit un robot mobilisé). Sur ces bases, Watertracks passera, dès 2024, à l’utilisation de deux robots par an pour ce seul client. Ailleurs en Europe, la PME néo-gardoise démarre le recrutement pour une première filiale internationale en Suisse, "où le marché, qui compte une dizaine de gros acteurs, est plus morcelé qu’en France", selon Raphaël Gaillard. Elle prospecte également en Allemagne et en Finlande.

En outre, Watertracks commence aussi à se diversifier en proposant ses services à d’autres types d’acteurs, tels que les ports et les marinas. "Nous venons de réaliser des essais pour des opérations motrices ou de dévasement dans des ports de Bretagne, avec de bons retours d’expérience", glisse Raphaël Gaillard. Mais pour le PDG de Watertracks, la raréfaction des ressources en eau, liée à la crise climatique, va booster tous ces marchés. "Face aux épisodes de sécheresse, tous les usages de l’eau deviennent critiques, que ce soit pour l’eau potable, l’agriculture ou la production électrique. Il faut notamment revoir tous les modes de production électrique, ce qui englobe nos capacités de stockage, et donc les barrages pour l’électricité hydraulique. La gestion sédimentaire de ces ouvrages est un des nouveaux moyens à mettre en œuvre. Nous sentons depuis 18 mois une confirmation de cette analyse auprès des industriels de l’électricité, ce qui est encourageant pour Watertracks".

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