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À Vénissieux, Bosch Rexroth porté par la décarbonation
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À Vénissieux, Bosch Rexroth porté par la décarbonation

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À Vénissieux, le siège France de l'allemand Bosch Rexroth abrite les sociétés Bosch Rexroth DSI, branche industrielle du groupe, et Bosch Rexroth France SAS, l’entité commerciale chargée de distribuer l’ensemble des solutions du groupe sur le marché français. Deux activités distinctes mais néanmoins portées par des marchés plus que jamais en quête de décarbonation.

À Vénissieux, le siège français de l’allemand Bosch Rexroth ont mise plus que jamais sur l'innovation pour accompagner la décarbonation des industries et des marchés de la mobilité hors route — Photo : Bosch Rexroth

Division industrielle du groupe Bosch (400 000 collaborateurs ; 72 Md€ de CA), Bosch Rexroth (31 000 salariés ; 6,2 Md€ de CA) ne connaît pas la crise. En témoigne la belle performance du siège français du groupe allemand, basé à Vénissieux. Un site qui héberge deux branches distinctes mais complémentaires : Bosch Rexroth DSI (350 salariés), qui fabrique des composants et systèmes complets hydrauliques ou électrohydrauliques pour les engins compacts de chantier (mini-pelles, tractopelles, nacelles élévatrices) du monde entier, et Bosch Rexroth France SAS (600 salariés à Vénissieux et Paris), la branche commerciale chargée de distribuer en France l’ensemble des solutions fabriquées dans les différentes usines du groupe.

"Nous cohabitons sur le même site mais nos deux activités représentent les activités de Bosch Rexroth sur le territoire français. Avec bien entendu des synergies, puisque nous fabriquons des produits qui peuvent ensuite être proposés sur le marché français par Bosch Rexroth France SAS", résume Marc Beaumelin, président de Bosch Rexroth DSI.

La "remontada" se poursuit grâce à l’innovation et l’Asie

Confrontée en 2016 à une restructuration mondiale des activités de Bosch Rexroth, la branche DSI du groupe, qui était passée de 370 à 310 salariés, avait finalement retrouvé l’équilibre en 2017. Depuis, l’entité dirigée par Marc Beaumelin a poursuivi sa formidable "remontada" avec un chiffre d’affaires qui est passé de 85 millions d’euros en 2017 à 130 millions d’euros en 2021.

"Cette croissance est vraiment adossée à des prises de parts de marché. Cette année, nous avons fait 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en plus. Notre engagement dans la R & D et l’innovation porte ses fruits. Nos propositions technologiques rencontrent un vrai succès car elles permettent de baisser la consommation énergétique des engins de chantier. Ils ne sont pas encore à l’électrique mais même avec des engins diesel, on parvient grâce à nos systèmes à générer des gains de 20 % pour nos clients. C’est déjà significatif", se félicite le président de Bosch Rexroth DSI.

Moins énergivores, les technologies développées par la branche DSI du groupe allemand sont aussi plus maniables, à l’image des "Joysticks" qui commandent les déplacements des engins de chantier. "L’enjeu, c’est la réduction de la consommation mais aussi l’harmonie des mouvements de la machine et la sécurité des hommes. C’est un défi technologique mais c’est ce qui nous rend attractifs et nous a aussi permis d’attirer des clients sur des marchés sur lesquels nous n’étions pas présents et notamment en Asie", développe Marc Beaumelin.

Ces deux dernières années, Bosch Rexroth DSI s’est fortement développé en Chine, au Japon et en Corée du Sud. Et même si l’Europe représente encore le gros de l’activité de la branche industrielle du géant allemand (60 %), l’Asie monte en puissance au point qu’elle occupe désormais une place équivalente au marché américain (20 %).

Bosch Rexroth développe de plus en plus de systèmes complets incluant de l'électronique et des logiciels embarqués — Photo : Bosch Rexroth

L’électrification pour accompagner la décarbonation

Sur le marché français, on retrouve la même grande tendance à la réduction de la consommation énergétique. "Que ce soit sur le marché mobile hors route (engins de chantier, agricoles ou de manutention, NDLR) ou l’industrie (machines et process, NDLR), nos clients cherchent à diminuer leur empreinte carbone. Et nos solutions ont cette fonction de les aider à consommer le moins possible d’énergie pour aller vers plus de décarbonation", constate Richard Brunet, le président de Bosch Rexroth France SAS.

Entre 2020 et 2021, ses équipes commerciales ont enregistré une croissance des entrées de commandes de 45 %. "Le chiffre d’affaires a lui progressé de 30 %", confie le dirigeant sans en préciser le montant. "Au sein du groupe, la France a surperformé et on devrait poursuivre cette année avec une croissance de l’ordre de 20 à 30 % si les problématiques d’approvisionnement en matières premières ne viennent pas impacter notre supply chain ou celles de nos clients", tempère-t-il toutefois.

Si le conflit entre la Russie et l’Ukraine laisse donc planer bon nombre d’incertitudes, les dirigeants des deux branches d’activité de Bosch Rexroth en France sont au moins certains que la grande tendance de leurs marchés est à l’électrification. "Qu'il s'agisse des engins de travaux publics, des engins agricoles ou des engins de manutention, tous vont suivre le même mouvement que dans l’automobile, à savoir utiliser une source d’énergie autre qu’un moteur thermique avec une énergie fossile. Et cela passera par une électrification de leur matériel", assure Richard Brunet. "Tous les industriels cherchent à répondre à cet enjeu d’électrification. Or, pour électrifier une machine, il faut déjà en amont réduire sa consommation, sinon on ne pourra pas mettre des batteries ou des piles à combustibles à hydrogène. Les machines n’auront pas assez d’autonomie. Et cela concerne aussi les engins de chantier que nous fabriquons", poursuit Marc Beaumelin.

50 % de full électronique dans 3 ans

Cette tendance de fond à l’électrification va de pair avec de nouvelles évolutions technologiques qui rythment et vont rythmer dans les années à venir le quotidien de Bosch Rexroth DSI et de Bosch Rexroth France SAS. "On va de plus en plus vers de l’électronique et des logiciels embarqués. Nous étions historiquement des producteurs, développeurs et vendeurs de composants hydrauliques. Là, nous commençons à proposer des systèmes complets avec des composants qui incluent de l’électronique, des calculateurs et des logiciels qui connectent l’ensemble des produits entre eux afin d’optimiser le fonctionnement des machines et donc de continuer à faire baisser les consommations", développe Marc Beaumelin. Et de poursuivre : "Aujourd’hui, 25 % de notre chiffre d’affaires se fait sur du full électronique. Dans 3 ans, on sera à 50 %".

Cette évolution programmée n’est pas sans conséquence sur les ressources humaines des deux sociétés. Si Bosch Rexroth DSI cherche aujourd’hui à développer en interne des compétences en électronique, logiciel et programmation "en embauchant des spécialistes métiers et en formant les salariés déjà en place pour préparer la nouvelle génération de produits et la suivante que l’on retrouvera sur les marchés dans 5 à 10 ans", la branche commerciale Bosch Rexroth France SAS n’est pas en reste.

Une révolution RH

"L’électrification demande de nouvelles compétences qui nécessitent des ressources additionnelles et des formations pour les équipes en place y compris pour les commerciaux qui deviennent des consultants qui doivent apporter des solutions à nos clients", justifie Richard Brunet qui a embauché récemment 5 nouvelles personnes dédiées à ce "nouvel écosystème de l’électrique". Bosch Rexroth France SAS s’est par ailleurs rapproché de ses homologues italiens et allemands pour proposer un programme de formation sur les moteurs électriques. "L’objectif est de permettre à nos équipes de s’adapter aux changements très rapides qui arrivent sur les marchés industriels et sur les engins mobiles", conclut le dirigeant.

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