C’est un nouveau "tout en un" pour les laboratoires. La start-up nantaise UPI débute la commercialisation de son microscope à sondes locales (SPM). Ce dernier est capable d’analyser toutes les caractéristiques de la surface d’un échantillon, comme la rugosité, la conductivité, la dureté, ou encore la porosité. Issu de recherches menées à l’École normale supérieure (ENS) de Paris, ce dispositif, d’environ 15 cm sur 15 cm, peut analyser autant des nanoparticules, des ciments, que des cellules vivantes. Jusqu’à présent, à chaque besoin de mesure correspond un type de microscopes, qui coûtent, chacun, plusieurs centaines de milliers d’euros. "Notre outil unique permet, à lui seul, une infinité de mesures différentes pour un prix inférieur aux outils actuellement sur le marché", détaille Nicolas Navette, cofondateur et directeur général d’UPI, à Nantes. Accompagné par Atlanpole, UPI vient de réaliser une première vente d’opportunité à l’université chinoise de Tsinghua. La société cherche dorénavant à se structurer, notamment via le recrutement d’un commercial et d’un directeur technique, afin de monter en puissance dans le secteur de la recherche en biologie et santé. "Le microscope peut alors servir à étudier la réaction d’une cellule à un produit, ou le degré de pénétration d’une crème dans un échantillon de peau, par exemple", énumère Nicolas Navette.
Des débouchés vers l’enseignement
Depuis cinquante ans, les mesures en laboratoire sont de plus en plus précises grâce à des outils de plus en plus fins, petits, sensibles… et cassants. Le système développé par UPI va à l’encontre de cette évolution. En effet, il permet d’utiliser des sondes plus imposantes que celles utilisées actuellement. Ces dernières sont ainsi plus simples à fabriquer, donc moins chères, mais aussi plus robustes. Un avantage qui permet à UPI de viser également le marché de l’éducation. “Dans beaucoup d’établissements d’enseignement supérieur, les étudiants ne manipulent pas les microscopes à sondes locales, car ils sont à la fois très chers et très fragiles. C’est dommageable pour leur formation”. UPI développe ainsi un second modèle moins précis, pour un coût situé entre 50 000 € et 80 000 €, mais qui permettra aux étudiants de le manipuler. "Nous nous développerons sur ce marché en même temps que dans les laboratoires de biologie, car le monde des études supérieures et celui de la recherche sont très connectés", souligne Nicolas Navette. D’ailleurs, des étudiants de licence à l’ENS ont déjà pu l’expérimenter. "En trois heures, ils ont pris l’appareil en main de manière autonome", précise le dirigeant, qui voit surtout à travers ces étudiants les chercheurs de demain. "S’ils ont l’habitude de notre outil et ont apprécié sa manipulation et les résultats fournis durant les travaux pratiques, ils réclameront la version plus avancée aux laboratoires où ils travailleront plus tard". D’ici cinq ans, le dirigeant envisage la vente d’une quinzaine d’appareils par an, et une équipe de 5 à 10 salariés.
