La visite chez Oxxius de Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité, le 27 juillet, aura eu une conséquence objective : encouragé par le membre du gouvernement, Thierry Georges, dirigeant de l’entreprise a franchi le pas et va déposer un dossier pour bénéficier du Plan de relance.
"Ce projet de deux millions d’euros concerne de l’achat d’équipement pour la moitié et sera également utilisé pour améliorer notre façon de travailler, pour l’industrialisation et la création de nouveaux produits", explique le créateur de l’entreprise lannionnaise. Un investissement qui accompagne le projet d’extension de 2 000 m² qui sera réalisé au dernier trimestre à l’étage des locaux actuels de la société, qui fêtera ses 20 ans en 2022. "C’est l’agglo qui fait le travail, ce qui nous permet de nous concentrer sur des choses plus importantes pour nous."
Spécialiste de la microscopie
Ces priorités pour le spécialiste des lasers dans le domaine de la biotechnologie se situent dans la microscopie de semi-résolution, son domaine de croissance majeure. L’entreprise conçoit et fabrique des éléments lasers de microscopie qui permettent des analyses de 10 à 20 nanomètres au sein des cellules. Dans ce cadre, un nouveau projet, baptisé FEM2Bio, démarre en septembre en collaboration avec l’Institut génétique et développement de Bretagne, Photonics Bretagne et le voisin lannionnais Idil Fibres Optiques. Oxxius est déjà impliqué dans UV4Life, dans le domaine de la recherche pour la détection des cancers.
Après une année 2020 impactée par la pandémie, qui lui a amputé 10 % de son chiffre d’affaires mais ne l’a toutefois pas contraint à réduire sa voilure, l’entreprise a retrouvé la croissance, qui avait été de 33 % par an entre 2010 et 2019. "L’objectif à trois ans est d’atteindre 25 à 30 % par an et quatorze millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024", annonce Thierry Georges. Descendue à cinq millions d’euros en 2020, l’activité devrait générer sept millions d’euros en 2021. Plus de 70 % sont réalisés à l’export. Oxxius est bénéficiaire depuis "cinq ou six ans".
Recrutements difficiles
Cette reprise entraîne un besoin de mains-d’œuvre toujours difficile à contenter dans le domaine de la photonique (signaux optiques). "Nous avons déjà embauché douze personnes depuis le début de l’année et nous en recherchons encore sept ou huit pour le dernier trimestre. Or, seule une quinzaine de BTS Systèmes photonique ont été formés à Lannion et le Bac pro ne devrait être lancé que l’année prochaine. Nous avons des formations de qualité mais en quantité insuffisante", constate le membre de Photonics France.
Pour pallier ce manque, Oxxius développe des actions en collaboration avec Pôle Emploi et l’IUMM. Une nouvelle débutera en octobre. Mais ces formations se déroulent en partie en entreprise et sont donc limitées par le nombre de salariés disponibles pour accompagner les futurs collaborateurs dans leur apprentissage. Au niveau national, le besoin dans le domaine de la photonique est estimé à 10 000 salariés par an.
