Trois acteurs de poids pour un projet ancré dans la réalité augmentée. À travers le projet MicroFacet, deux PME iséroises, Microoled (CA 2020 : 20,2 M€ ; 65 salariés) et Microlight3D (CA 2019 : 670 000 €), épaulées par le laboratoire de Chimie de l’École normale supérieure de Lyon travaillent depuis le début de l’année et pour les trente prochains mois à concevoir des optiques encore plus petits que ceux qui existent sur le marché. Les travaux doivent permettre de miniaturiser encore davantage les dispositifs de réalité augmentée qui équipent des lunettes de sports. Une percée dans le monde du micron qu’Eric Marcellin-Dibon, président et cofondateur de Microoled, connaît bien, puisque sa société fabrique et commercialise déjà des micro-écrans OLED de visée pour les viseurs de caméras ou de microscopes. "Nous en avons déjà commercialisés plus d’un million d’unités".
Le milieu du sport n’est pas non plus inconnu de la PME puisqu’elle développe et commercialise déjà des dispositifs de réalité augmentée pour lunettes de sport sous la marque ActiveLook avec les marques Jubo, Cosmo Connected et Engo. L’objectif de cette technologie ? Afficher les paramètres de courses du porteur comme sa vitesse, son chrono, la distance parcourue ou encore la fréquence cardiaque. Avec ce projet de recherche, Microoled veut aller encore plus loin dans la miniaturisation et soutenir le développement de l’activité de la technologie ActiveLook.
Apport de compétences externes
Microoled, fondé en 2007 à Grenoble (Isère) s’est associée avec la PME voisine Microlight 3D, spécialisée dans l’impression 3D microscopique. "Avec Microlight 3D et l’ENS nous souhaitons transformer le dispositif optique actuel en des milliers de micro-objectifs pour miniaturiser le dispositif. C’est tout l’intérêt de s’associer avec la PME de Denis Barbier qui maîtrise la technologie d’impression 3D par photopolymérisation à 2 photons. Le laboratoire de Chimie de l’ENS Lyon va travailler à concevoir des matières polymères de très hautes qualités optiques pour avoir le meilleur indice de réfraction et de transparence", détaille Eric Marcellin-Dibon.
Un projet-cadre qui doit permettre à chaque entité d’améliorer ses propres innovations respectives en mutualisant les savoirs et les moyens. "Une dizaine de chercheurs et ingénieurs issus des trois entités travaillent actuellement sur ce projet", fait savoir le dirigeant de Microoled.
Force de l’écosystème grenoblois
Le projet MicroFacet est également un signe de la forte dynamique de l’écosystème auralpin et grenoblois dans l’optique et plus largement dans la microélectronique. "Nous avons la chance de pouvoir travailler au sein d’un écosystème du semi-conducteur très puissant au niveau européen, du même niveau que celui de Dresde en Allemagne", note le dirigeant fondateur.
Une dynamique que Microoled compte saisir pour devenir leader mondial dans la fabrication de micromodules optiques. Alors que l’entreprise est passée de 7,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018 à 22 millions d’euros attendus cette année, elle prévoit d’investir 15 à 20 millions d’euros dans une nouvelle unité de fabrication. Pour cela, elle compte lever des fonds. Un temps imaginé, l’introduction en Bourse est mise en stand-by en raison du contexte délicat sur les marchés. Le dirigeant se laisse du temps pour définir le canal par lequel il réalisera son augmentation de capital.
