Une nouvelle tranche d’obligations relance pour Turenne-Geneo
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Une nouvelle tranche d’obligations relance pour Turenne-Geneo

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Le dispositif gouvernemental post-covid des obligations relance a été prolongé d’une année pour accompagner les besoins de financement des entreprises en développement. Turenne Groupe et Geneo Capital Entrepreneur sont un des sept groupements habilités à distribuer ces obligations. À la clef pour eux une nouvelle enveloppe de 117 millions d’euros.

Mathilde Paoli, directrice associée chez Geneo Capital Entrepreneur — Photo : DR

En novembre 2011, le gouvernement a mis sur pied un plan de relance post-covid pour consolider la situation financière des entreprises et les aider à investir en prenant appui sur deux leviers : des prêts participatifs et des obligations relance. Si les premiers n’ont pas vraiment trouvé leur public en raison de la complexité de mise en œuvre, les secondes, en revanche, ont fait carton plein. C’est pourquoi ce dispositif, doté d’un peu plus d’un milliard d’euros (1,21 milliard d’euros d’obligations consenties à fin janvier 2023), qui devait initialement se terminer fin 2022, a été prolongé pour un an avec l’annonce, en avril 2023, d’un nouvel abondement de 465 millions d’euros.

Sept groupements de gestionnaires avaient été adoubés pour distribuer ces obligations, parmi lesquels le groupement constitué par Turenne Groupe et Geneo Capital Entrepreneur. Sa première enveloppe de 220 millions d’euros ayant été entièrement attribuée à huit PME et dix-neuf ETI, réparties dans la France entière, une nouvelle enveloppe de 117 millions d’euros d’obligations relance vient de lui être confiée.

Garantie de l’État

Claire Labarre, directrice d’investissement chez Turenne Capital — Photo : DR

"Les obligations relance sont un outil de financement subordonné de long terme avec une maturité de huit ans remboursable in fine qui permet aux entreprises PME et ETI de financer leurs projets de développement à des conditions attractives sans avoir à ouvrir leur capital", explique Mathilde Paoli, directrice associée chez Geneo Capital Entrepreneur. Les fonds sont apportés par une vingtaine d’investisseurs institutionnels de France Assureurs, la fédération des entreprises d’assurance et de réassurance. Les obligations sont octroyées avec un taux fixe minimum de 6,70 %, défini en fonction de la qualité de crédit de l’entreprise et de la solidité de son projet. "Le taux est bonifié par l’État qui offre sa garantie à hauteur de 30% du montant sur le fonds souscrit par les assureurs (90 % du total), tandis que la société de gestion et ses limited partners (investisseurs institutionnels, NDLR) doivent financer une quote-part de 10 % de l’enveloppe sollicitée par l’entreprise", précise Céline Lajoye, directrice d’investissement chez Turenne Capital. Les entreprises financées sont choisies sur la base de leur activité 2019, pré-Covid. "Il s’agit d’accompagner des sociétés qui sont solides avec un outil de relance, pas un outil de retournement ou de restructuration", insiste pour sa part Claire Labarre, également directrice d’investissement chez Turenne Capital.

Céline Lajoye directrice d’investissement chez Turenne Capital — Photo : DR

Partenariat de long terme

"La majorité des entreprises que nous avons financées avec la première tranche des obligations relance n’étaient pas accompagnées par Geneo ou Turenne en private equity, constate Mathilde Paoli. Lorsque c’est le cas, chaque partenaire s’interdit de gérer le dossier de son client. Il y a un partage de responsabilité au sein du groupement."

Ces obligations relance sont l’occasion pour Turenne et Geneo de nouer une relation de long terme avec de nouvelles entreprises. "Nous partageons avec Turenne une culture de l’accompagnement forte pour les PME et les ETI, de tous secteurs d’activité sur tout le territoire", souligne Mathilde Paoli. "Nous avons financé une vingtaine de dossiers pour des montants unitaires compris entre 2 et 30 millions d’euros, en ciblant uniquement des sociétés matures, explique Céline Lajoye. La nouvelle enveloppe devra entièrement être décaissée au 31 décembre 2023. Un autre dispositif prendra peut-être le relais en 2024".

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