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Tolv parvient à modifier la réglementation pour industrialiser ses kits de rétrofit 
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Tolv parvient à modifier la réglementation pour industrialiser ses kits de rétrofit 

Après avoir mené un long travail de lobbying, la jeune pousse grenobloise Tolv, spécialisée dans rétrofit pour véhicules utilitaires est parvenue à faire évoluer la loi et reconnaître l’homologation en série des véhicules convertis. Une chargée d’affaires publique continue d’œuvrer au sein de l’entreprise pour mieux défendre les intérêts de la filière.

Wadie Maaninou, CEO de Tolv — Photo : Jérôme Foulet

Lorsque les deux fondateurs de Tolv décident de lancer leur projet de rétrofit pour véhicules utilitaires, il y a quatre ans, la réglementation française les en empêche. "En France, tous les nouveaux véhicules conçus par un constructeur doivent passer une série de tests afin d’être mis sur le marché. Le décret concernant la transformation d’un véhicule, datant de 1954, n’autorisait l’homologation qu’à titre isolé, soit pour un seul véhicule à la fois", explique en préambule Wadie Maaninou, cofondateur et PDG de TOLV. Or, pour lancer son activité et lui permettre de faire du rétrofit à l’échelle industrielle, ce dernier doit faire reconnaître l’homologation en série. "Tout le monde nous a découragés en nous disant qu’il serait très difficile de faire bouger les textes", poursuit Wadie Maaninou.

Lobbying auprès des pouvoirs publics

Pourtant les 4 associés vont frapper à la porte des députés et cabinets ministériels pour prouver que le rétrofit à grande échelle a toute sa place sur le marché automobile français. "Nous avons tout de suite compris que si nous n’allions pas discuter avec les pouvoirs publics au plus haut niveau, nous n’y arriverions pas", poursuit Wadie Maaninou. Avec 5 autres acteurs du rétrofit, ils décident d’unir leurs forces en créant l’association de l’industrie du rétrofit électrique, pour mieux faire entendre leur voix. L’association se fait également accompagner par un cabinet d’affaires publiques et parvient à ses fins : le nouveau texte est finalement publié début 2020, permettant à la jeune société de démarrer sa phase d’industrialisation. En novembre 2022, la société grenobloise obtient ainsi l’homologation de l’Utac pour ses kits, permettant la conversion des Renault Trafic de seconde génération en véhicules électriques.

Trois nouveaux arrêtés pour préciser et simplifier la réglementation

Trois nouveaux arrêtés viennent d’être publiés grâce au travail de lobbying des acteurs du secteur : depuis octobre le rétrofit est étendu aux véhicules spéciaux et à la conversion à l’hydrogène, le GNV ou GPL. "L’arrêté de 2020 comprenait une clause de revoyure au bout de deux ans afin de faire un retour d’expérience sur le sujet. Tolv a pris le leadership au sein des rétrofiteusr pour travailler sur ce nouveau texte", termine Wadie Maaninou. Une chargée d’affaires publiques a été embauchée cet automne pour permettre à Tolv de continuer à défendre le secteur, auprès des instances européennes notamment. "Le rétrofit est une activité très jeune, il y a encore beaucoup de choses à faire, même si la réglementation française permet désormais de demander l’homologation", conclut-il.

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