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Sur la Côte d’Azur, des pistes pour réinventer le tourisme
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Sur la Côte d’Azur, des pistes pour réinventer le tourisme

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Alors que les Alpes-Maritimes ont payé un lourd tribut en 2020 entre les conséquences de la crise du Covid-19 et la tempête Alex, les institutionnels imaginent des pistes pour réinventer le tourisme azuréen.

Avec la fermeture des restaurants notamment, le tourisme est en berne sur la Côte d'Azur — Photo : Olivia Oreggia / Le JDE

"Mètre étalon" de l’activité touristique de la Côte d’Azur, l’aéroport de Nice affiche un trafic passagers en berne pour 2020, avec une baisse de près de 70 % de la fréquentation, passant ainsi de 14,5 millions de passagers en 2019 à 4,5 millions en 2020. « Cela a pour conséquence une perte sèche de 1,4 milliard d’euros en termes de recettes, précise Jean-Pierre Savarino, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur, actionnaire à 25 % de l’aéroport. Et il n’est pas envisagé de retrouver une affluence à peu près similaire à 2019 avant 2023-2024. Nous allons avoir un impact durable sur nos activités, notamment touristiques. » Jusqu'où la résilience de la filière touristique azuréenne ira-t-elle ? C'était l'un des axes de réflexion des 13e Rencontres économiques & territoriales des Alpes-Maritimes, organisées le 29 janvier par l’UPE06 et la CCI Nice Côte d’Azur.

Être prêts à de nouveaux usages

En temps normal, hors Covid donc, le tourisme sur la Côte d’Azur peut se résumer en trois chiffres : 11 millions de visiteurs par an, 75 000 emplois directs, 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Autant dire que l’économie locale ne peut pas se passer de cette manne. Ce tourisme devra donc, lui aussi, se réinventer. Pour préparer la sortie de crise, la CCI Nice Côte d’Azur a publié un manifeste regroupant une vingtaine de recommandations. La formation est un des axes majeurs identifiés. « Nous devons être prêts à de nouveaux usages : un tourisme de plus courte durée, avec plus d’activités de loisirs, en lien avec l’écologie… Il faut nous y préparer très rapidement, y réfléchir avec les professionnels », reprend Jean-Pierre Savarino. « Le mérite de ces crises est qu’il nous permet une remise en cause et une innovation plus rapide car avec un fort degré d’urgence. Tout le monde y travaille. »

5 000 emplois perdus dans les stations de ski

Transformer l’offre et adapter l’accueil, c’est ce que tentent de faire les professionnels de la montagne – l’autre versant des Alpes-Maritimes –, privés des restaurants et des remontées mécaniques. Un nouveau coup dur après le passage de la tempête Alex en octobre 2020, dont les plaies mettront des années avant de pouvoir être pansées. « C’est une grande déception pour notre économie montagnarde », a ainsi expliqué Charles-Ange Ginesy, président du conseil général des Alpes-Maritimes, également maire de Beuil-Péone, village et station de montagne, et qui a lui-même été moniteur de ski, exploitant de remontées mécaniques et hôtelier.
« Dans notre département, les seules remontées mécaniques génèrent un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros. Cette année, ce sont plus de 5 000 emplois qui ne seront pas pourvus. Il s’agit aussi d’équipements attractifs et j’ai peur que la France perde cette attractivité face à d’autres pays », a déploré le chef du département, tout en esquissant des pistes pour l'avenir. « Il faut résister, ne pas lâcher, cela veut dire se rabattre sur une diversification. Nous avons un vrai savoir-faire. Inventons ce qu’il faut inventer pour ne pas tomber dans l’oubli. Le numérique en est un moyen. Nous travaillons à amener le Très Haut Débit dans tout le département. »
Alors que de nouvelles activités émergent (randonnée alpine, ski de fond, raquette), le Département des Alpes-Maritimes veut développer d’autres atouts et donner du poids à l’agritourisme, en s’appuyant par exemple sur la viticulture ou l’oléiculture. Tous les atouts seront bons à prendre pour valoriser la qualité de vie et de vacances sur la Côte d’Azur et faire ainsi la différence avec les autres destinations, quand l’heure sonnera de la reprise.

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