Vacanceselect a-t-il une culture de coopération régulière avec les start-up ?
Julien Vanden Bossche : Ce n’est pas dans l’ADN du groupe car la famille Ganivenq qui l’a fondé il y a 35 ans est issue de la promotion immobilière. Mais en 2018, j’ai participé à la création d’un département Digital et Innovation car nous avons compris que nous devons nous ouvrir à ces sujets. Le camping a souvent eu l’image d’une activité simple, où l’on plante sa tente pour passer des vacances. Avec la multiplication d’outils d’acquisition et de fidélisation, il faut se mettre en capacité de suivre les clients. Nous n’allons pas réinventer la roue, d’autant plus que nous n’avons pas les moyens d’un groupe comme Accor, qui emploie 1 500 personnes dans son service digital – soit autant de salariés que Vacanceselect sur tous ses sites en été !
Comment procédez-vous ?
Julien Vanden Bossche : Avant le Covid-19, la saison des salons professionnels constituait une vraie porte d’entrée vers un écosystème où nous ne faisions pas de veille systématique. De même, elle permettait à ces start-up d’aller vers des acteurs tels que Vacanceselect, dans le secteur du camping qui n’était pas le plus médiatisé. Aujourd’hui, le groupe s’appuie beaucoup sur l’accélérateur Open Tourisme Lab (OTL), dont il est partenaire depuis sa création. C’est une voie d’accès à tout le vivier de start-up qu’il accompagne à l’année. Nous ne pouvons pas le faire en direct. OTL nous permet de cibler les pépites avec lesquelles nous pourrions travailler. Nous évoluons dans une filière en concentration, où les technologies ne sont pas encore aussi avancées que dans l’hôtellerie. Mais on sait où on va : ces collaborations doivent nous faire gagner du temps et générer un chiffre d’affaires incrémentiel. Il s’agit de solutions adaptées à des sites sur lesquels pèsent des contraintes, nécessitant des investissements lourds, ou bien de solutions légères, sur des problématiques de base de données clients.
Des exemples de collaboration à donner ?
Julien Vanden Bossche : Nous suivons de près Murmuration, qui a accès à des données européennes en open source sur de gros serveurs. Cela lui permet de réaliser toutes sortes d’études, sur les 50 dernières années, sur l’urbanisation du territoire, etc. C’est une mine d’or quand vous voulez racheter un camping et vous projeter dans son évolution dans le temps. Vacanceselect réfléchit à s’appuyer sur cette expertise pour le suivi de son propre parc.
Dans le contexte du Covid-19, passez-vous commande pour certains projets urgents ?
Julien Vanden Bossche : Nous nous appuyons sur OTL, qui dispose de son propre pôle Design et Innovation, plutôt que d’avoir à le créer chez nous en interne. Nous cherchons à faire évoluer nos offres au plus près des attentes des clients. Cela suppose de les connaître, de les interroger en permanence car depuis la crise sanitaire de 2020, ces sujets évoluent vite. Comme d’autres, la pandémie a impacté notre activité, nous souffrons sur les clients de certains pays d’Europe du nord. Mais le groupe, qui dispose d’un gros vivier dans le sud de l’Europe avec des marchés comme la France, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la Croatie, peut compenser par ailleurs. Cela ne nous empêche pas de continuer à réfléchir à de nouvelles pistes, comme les moyens de dématérialiser au maximum le moment des arrivées et des départs, afin de réduire les contacts avec notre personnel. C’est en chantier pour cette saison.
